A la suite du coup d’Etat du 26 juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum, plusieurs partenaires économiques et financiers ont suspendu leurs actions de coopération avec le Niger. La CEDEAO et l’UEMOA ont, de leur côté, décrété un blocus économique et financier. Alors que la communauté internationale réclame le rétablissement de la démocratie, le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a annoncé le 19 août la convocation d’un dialogue national inclusif. « Le gouvernement est déjà instruit » pour le mettre en place « dans un délai de 30 jours ».
Mais deux mois après cette annonce, celle-ci n’est toujours pas concrétisée, alors même que Tiani a promis que l’ambition des militaires n’est pas de confisquer le pouvoir. Or la communauté internationale attend des gages d’un retour à la démocratie pour reprendre sa coopération. Et ces gages devraient être donnés par ce dialogue national inclusif qui aura à décider des grandes orientations de la transition ainsi que des principes fondamentaux de la refondation de l’Etat. « Il est certain que la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre la crise au Niger », selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Et il y a bien eu des propositions de solutions pour un rétablissement de la démocratie, mais celles-ci ne semblent pas avoir convaincu le CNSP. Or le temps presse. Les sanctions pèsent lourd pour le Niger. Car Niamey dépend beaucoup de l’aide internationale. Les dons extérieurs et les soutiens internationaux représentent un quart des dépenses publiques.