Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a récemment réintroduit un couplet controversé dans l’hymne national de l’Algérie, le Kassaman (“Nous jurons”). Ce développement, annoncé par un décret publié dans le Journal Officiel algérien le 21 mai dernier, pourrait créer une atmosphère tendue lors de la prochaine visite officielle du président français, Emmanuel Macron.
L’hymne national algérien, créé en 1955 et adopté en 1963 pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, a longtemps servi d’expression de l’identité nationale et de l’esprit révolutionnaire du pays. Le couplet réintroduit, le troisième, cible directement la France. Le texte, qui demande à la France de “rendre des comptes”, pourrait être interprété comme un acte d’agressivité contre l’ancienne puissance coloniale.
Les paroles controversées sont les suivantes : «Ô France ! Le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre. Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra. Car nous avons décidé que l’Algérie vivra. Soyez-en témoin !»
Cette décision sonne le glas de l’apaisement franco-algérien. Les relations franco-algériennes ont été marquées par des tensions récurrentes sur des questions liées à leur passé colonial. Les tentatives de Macron pour reconnaître les injustices de cette période ont rencontré des réactions mitigées en Algérie.
Cette situation pourrait être perçue comme un échec pour Emmanuel Macron qui
a fait des efforts considérables pour réparer les relations franco-algériennes, qui ont été marquées par des années de ressentiment et de conflit en raison de la douloureuse histoire coloniale des deux nations.
Le choix du président Tebboune de réintroduire ce couplet controversé peut être interprété comme un geste politique fort, visant à renforcer le sentiment nationaliste en Algérie. Cela pourrait aussi être une manière d’exprimer le désir de l’Algérie d’aborder les injustices historiques de manière plus ouverte et directe.
L’hymne algérien a réveillé les fantômes du passé colonial. La réintroduction du couplet controversé souligne les défis auxquels les deux pays sont confrontés pour surmonter leur passé commun et construire une relation bilatérale plus positive et constructive. Le défi pour les deux dirigeants sera de naviguer habilement dans ce paysage politique complexe, tout en respectant les sensibilités historiques et les aspirations du peuple de chaque nation.