Après le coup d’Etat intervenu au Niger le 26 juillet 2023, les chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO et de l’UEMOA se sont précipités pour prendre une Batterie de sanctions contre le Niger d’application immédiate. Au nombre de ces mesures, on peut citer la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de l’UEMOA et le Niger, y compris celles impliquant les produits pétroliers, l’électricité, les biens et services. Des mesures drastiques que rien ne saurait justifier, ni les textes qui régissent les deux organisations communautaires ni les traités de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Après cinq semaines de blocus, le Niger, qui importe la quasi-totalité des produits pharmaceutiques dont il a besoin, s’achemine lentement vers un épuisement de ses stocks de médicaments. Il commence déjà à manquer certains médicaments. ‘’Avec les sanctions imposées par la CEDEAO, les produits pharmaceutiques à destination du Niger sont bloqués au port de Cotonou.
A cet effet, il a été démontré que plus d’une soixantaine de conteneurs sont bloqués pour près de quatre (4) milliards de francs CFA’’, a annoncé le Secrétaire général du Ministère de la Santé publique, Dr Ibrahim Souley. Selon lui, aucune réception de produits pharmaceutiques n’a été enregistrée au Niger depuis le 28 juillet 2023. Cela fait passer le taux de rupture de médicaments vitaux à environ 25%. Il s’agit surtout des antibiotiques, des traitements contre le diabète notamment les insulines et certains produits utilisés pour les pathologies cardiaques et les anti-cancéreux. Toutefois, des alternatives de traitement sont proposées aux patients pour diminuer l’impact, a tenu à préciser Dr Souley Ibrahim. D’après ce dernier, il ne reste au Niger qu’à peine un mois de stock moyen de sécurité des produits pharmaceutiques alors qu’habituellement ce stock moyen au niveau des établissements pharmaceutiques était de deux mois, voire deux mois et demi. Début septembre, Médecins sans frontières (MSF) avait appelé à “rompre avec toute logique de punition collective” pour limiter l’effet sur les populations nigériennes des sanctions économiques imposées depuis le coup d’État du 26 juillet.