Le 30 juillet, lors d’un sommet extraordinaire à Abuja, les chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont imposé des sanctions sans précédent contre le Niger. Face à la prise de pouvoir par la force des militaires, ils ont opté pour l’instauration de sanctions immédiates. Notre pays se voit désormais confronté à une fermeture complète de ses frontières, terrestres comme aériennes, à un embargo commercial généralisé et au gel de ses avoirs auprès de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), pilier financier de la région.
Ces mesures sont d’autant plus frappantes qu’elles sont accompagnées d’un ultimatum sans équivoque : une semaine est accordée aux militaires pour libérer le président déchu Bazoum Mohamed et restaurer l’ordre constitutionnel. Faute de quoi, la CEDEAO n’exclut aucune option, y compris l’usage de la force.
Cette séquence de sanctions, conçues pour dissuader toute velléité de maintien du pouvoir par la junte, porte l’empreinte de Bola Tinubu, le très effacé président nigérian qui a récemment pris la présidence de la CEDEAO. L’urgence de la situation a conduit Mahamat Déby, président tchadien désigné médiateur, à se rendre rapidement au Niger dans l’espoir de rencontrer le président Bazoum.
Entre-temps, la junte militaire a accentué l’isolement du président déchu en confisquant son téléphone, lui coupant de fait toute possibilité de communication avec l’extérieur. Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), qui a pris du temps avant de passer à l’acte, semble désormais déterminé à augmenter la pression. Il envisage de sévir contre les acteurs de l’ancien régime qui inondent les réseaux sociaux de fausses informations et de menaces envers le nouveau régime.
Ainsi, la situation au Niger se durcit de jour en jour. Les actions de la CEDEAO s’inscrivent dans une volonté ferme de restaurer l’ordre constitutionnel, tandis que la junte militaire semble résolue à consolider son pouvoir. L’avenir du pays est plus que jamais incertain.
La Rédaction