Avec la libéralisation du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle au Niger, les écoles de santé privées poussent tous azimuts tant à Niamey qu’en région. Mais répondent-elles aux normes ? Offrent-elles toutes les garanties pour une formation de qualité ? Ce qui est sûr, la qualité de la formation est essentielle dès lors qu’il s’agit de la santé des populations. En juin 2022, le Ministère de la Santé publique a diligenté une mission d’audit de la formation dans ces écoles privées. Il ressort du rapport de ladite mission que le foisonnement de ces écoles de santé privées est un danger qui pend sur la tête des Nigériens, car peu de lauréats seront aptes à exercer leur fonction. En effet, il est relevé plusieurs insuffisances criardes qui ne pouvaient qu’impacter la qualité de la formation : non-respect des volumes horaires ; insuffisance en enseignants permanents ; absence de staff administratif ou de ressources humaines de qualité ; non-conformité aux normes d’infrastructures ; insuffisance et/ou inadéquation du plateau technique et des sites de stage, etc. Par ailleurs, certaines écoles ne disposaient ni d’arrêté de création, ni d’arrêté d’ouverture. Certains établissements privés veulent seulement gagner de l’argent qu’ils acceptent que même les élèves qui n’ont pas de BEPC s’inscrivent en attendant qu’ils décrochent le diplôme.
Ce 14 octobre 2022, le Ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Kassoum Mamane Moctar, a décidé, sur recommandations de son collègue de la Santé publique, tutelle technique, de fermer treize (13) écoles privées de formation en santé (niveau moyen) à compter de la rentrée 2022 – 2023. Il s’agit de : Institut privé de santé ‘’The life ‘’ de Maradi ; Institut supérieur de santé (Sup Santé) de Maradi ; Institut privé de formation des cadres de santé (IPFCS) de Tessaoua ; Ecole de formation des agents de santé (EFAS) de Doutchi ; Institut supérieur d’études en sciences de la santé (ISESS) de Madoua ; Institut international privé de santé (IIPS) ; Institut supérieur privé des paramédicaux (ISPP Nightingale) ; Ecole privée d’enseignement de santé Saraounia (EPESS) ; Ecole de santé privée Tontoni (ESPT) ; Institut privé des sciences de la santé (IPSS) de Téra ; Centre privé de santé publique (CPSP) d’Arlit ; Institut pratique de santé publique (IPSP) de Konni ; Ecole privée d’enseignement des sciences de la santé (EPESS) de Balleyara. Toutefois, les élèves inscrits antérieurement (2021 – 2022) pourraient poursuivre leurs études jusqu’à achèvement. Mais ces écoles vont-elles respecter la décision de leur fermeture ? Malgré la fermeture d’écoles de santé en 2020 (de manière définitive au niveau des départements), certaines d’entre elles ont continué d’exercer au mépris de la réglementation. Pour prévenir qu’une telle situation ne se reproduise, le Ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle a saisi son collègue de l’Intérieur, toujours le 14 octobre, aux fins d’instruire les Gouverneurs des régions concernées pour l’exécution des décisions de fermeture.
L’école qui forme les agents de santé doit reposer sur la rigueur. La pratique de la santé est trop sérieuse pour qu’on laisse cette pratique se faire dans n’importe quelle condition. La qualité de la formation est essentielle. L’ouverture d’une école en santé ne doit pas seulement se faire sur la base d’une déclaration. Il faut qu’il y ait un cahier de charges qui soit soumis à ceux qui seraient tentés de se lancer dans la pratique, veiller à ce que ce cahier de charges soit respecté. Il faut souhaiter que la formation soit de qualité afin que les populations puissent être soignées par des personnes à compétences avérées.