Le président en exercice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embaló, s’est permis des remarques peu amènes sur la transition en cours au Mali. Contraint de réagir, le Premier ministre malien par intérim a, ce 24 septembre 2022, dit : « M. Umaro Sissoco Embaló doit être conscient du fait qu’il est le dépositaire d’un lourd héritage et de plusieurs sacrifices qui ont fait la renommée de cette Organisation […] Je voudrais signaler au Président en exercice de la CEDEAO, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers », a déclaré Abdoulaye Maïga à la tribune des Nations-Unies. Ce n’est pas la première fois qu’un dirigeant de la CEDEAO est rappelé à l’ordre soit par un État membre, soit par de simples citoyens.
« La CEDEAO trouve inopportun ce nouveau coup de force au moment où des progrès ont été réalisés grâce à la diplomatie et aux efforts de la CEDEAO pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 », écrit l’institution sous-régionale sitôt après le renversement, au Burkina Faso, du Colonel Paul Henry Damiba. Ainsi donc, la CEDEAO résume-t-elle son rôle en des condamnations, des sanctions et des prises de positions partisanes. Il convient de rappeler que la CEDEAO est restée muette lorsque le président Ivoirien s’est offert un troisième mandat en totale violation de la Constitution de son pays. La CEDEAO n’a pas bougé le petit doigt face au calvaire que vivent les populations de Djibo. Depuis sept (07) mois déjà, cette localité du nord du Burkina Faso est assiégée, coupée du reste du pays par les djihadistes. Pourquoi la CEDEAO ne s’est-elle employée à desserrer l’eau autour de Djibo ? « Si le ridicule tuait, les rues seraient jonchées de cadavres », dit l’adage. Disons que si le ridicule tuait, la CEDEAO serait morte depuis belle lurette. n