Dans l’affaire Uraniumgate dans laquelle il a été accusé d’avoir perçu 2,6 millions de dollars de rétro-commissions, l’ex chef de l’Etat du Niger, Issoufou Mahamadou, par le biais de ses avocats, a annoncé son intention de porté plainte contre le journal français spécialisé dans les affaires africaines, Africa intelligence, auteur des révélations incriminées. Mais à ce jour on ne sait pas si le dépôt de la plainte a été effective au niveau de la justice française. Son avocat nigérien, Maître Issoufou Illo, dont le nom figure sur le communiqué, n’a pas daigné répondre à nos sollicitations.
Quoiqu’il en soit si la manœuvre de l’ex chef de l’Etat viserait à faire taire les débats ici au Niger, on peut dire que qu’elle a échoué, car le communiqué de ses avocats annonçant l’intention de la plainte de leur client a relancé l’affaire de plus belle, surexposant ainsi Issoufou Mahamadou à une pression médiatique inédite.
Par ailleurs, si l’ex président de la République ne porte pas effectivement plainte contre le journal Africa Intelligence comme annoncé, plusieurs conséquences pourraient découler de cette décision :
1)Sa perte de crédibilité : ne pas aller jusqu’au bout de ses intentions de porter plainte pourrait nuire à sa crédibilité et renforcer l’idée qu’il n’a pas de preuves solides pour contrer les allégations portées contre lui dans l’affaire Uraniumgate.
2)La confirmation des accusations : ne pas poursuivre l’action en justice pourrait être interprété par certains comme une admission tacite de culpabilité. L’on pourrait en déduire que si l’ex président de la République avait des preuves pour contrer les allégations de Africa Intelligence, il aurait continué avec l’action en justice.
3) Doutes sur son innocence : Si Issoufou Mahamadou ne porte pas plainte, cela pourrait renforcer les soupçons sur sa culpabilité dans l’affaire. Il pourrait être perçu comme ayant quelque chose à cacher, et cela pourrait nuire à sa réputation et à son image. Ce qui pourrait entraîner une perte de soutien de la part de ses partisans et du public en général.
4) Enfin, le renforcement de la réputation du journal : Si Issoufou ne poursuit pas son action en justice, cela pourrait renforcer la crédibilité d’Africa Intelligence. Le manque de contestation pourrait être perçu comme une validation des allégations du journal. Cela pourrait encourager d’autres médias à enquêter et à publier davantage d’informations sur l’affaire, rendant la situation encore plus difficile pour lui.
C’est dire qu’il est essentiel pour Issoufou Mahamadou de bien peser les risques et les avantages avant de décider de poursuivre ou non en justice Africa Intelligence. Affaire à suivre…
La Rédaction