Avec la ruée vers l’or dans le nord du Niger qui avait commencé en 2014, la région d’Agadez connaît une situation sécuritaire de plus en plus inquiétante, particulièrement dans le département d’Arlit. Les orpailleurs sont régulièrement la cible de coupeurs de route lourdement armés qui n’hésitent pas à utiliser leurs armes pour dépouiller leurs victimes. Ces bandits armés sont le plus souvent de nationalités étrangères. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) ne sont pas aussi épargnées.
Le 10 juin 2021, trois (3) policiers et un (1) gendarme sont tués tout près d’Assamaka, une petite ville non loin de la frontière algérienne. Selon un communiqué du Ministère de l’Intérieur, ils ont été victimes d’une attaque conduite par des individus armés non identifiés, alors qu’ils étaient en patrouille dans la zone. Les attaques se suivent et se ressemblent. Alerté, le Ministère de la Défense nationale a dans un premier temps semblé minimiser l’alerte. Il a fallu que le Président de la République dépêche les Ministres de l’Intérieur et de la Défense à Agadez, le 04 avril 2023, pour que la sonnette d’alarme soit tirée à l’issue d’échanges avec les autorités administratives et militaires de la région. C’est ainsi que des dispositions sécuritaires sont prises pour ramener la quiétude dans la région. Mais elles se révéleront insuffisantes et/ou inefficaces.
Négligence ou manque de moyens ?
Ce 1er juillet 2023, un véhicule de police avec à son bord sept (7) éléments est attaqué sur l’axe Arlit-Assamaka par des bandits lourdement armés. Faute de moyen de communication, nos policiers n’ont pas pu alerter leur base. Après un combat acharné d’une cinquantaine de minutes, ils se rendent à l’ennemi faute de munitions. D’après nos confrères d’Aïr Info, les policiers ne seraient équipés que d’une M80 et d’un Ak47 auxquels s’ajoutaient leurs PA individuels. Comment comprendre que dans une zone de forte insécurité une patrouille militaire ne puisse pas disposer de moyen de communication ? Comment expliquer que ces bandits armés étrangers puissent circuler librement dans notre pays avec des armes lourdes telles que des mitrailleuses 12/7 mm ? A quoi servent les bases françaises et américaines présentes dans la région d’Agadez qui disposent d’importants moyens notamment aériens ?
La sécurisation des axes routiers
Devant la dégradation de la situation sécuritaire, les Ministres de l’Intérieur et de la Défense étaient de nouveau la semaine dernière à Arlit où ils ont rencontré les autorités administratives et militaires de la région d’Agadez. Pour ramener la quiétude et assurer la mobilité des personnes et de leurs biens, il a été décidé plusieurs mesures dont la sécurisation des axes routiers. C’est ainsi que par exemple l’axe Arlit – Agadez est confié aux FAN et l’axe Arlit – Assamaka revenu à la police. Des axes sont attribués également à la gendarmerie et à la garde nationale. Nous espérons que cette stratégie sera gagnante et qu’elle va très bientôt commencer à porter ses fruits. En attendant, les missions militaires de sécurisation doivent être renforcées en moyens humains et matériels. De telles missions devraient bénéficier d’un appui aérien en drones, l’armée nigérienne et ses partenaires étrangers disposant tous de ces vecteurs aériens.