Depuis l’avènement du CNSP au pouvoir, à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023, certains acteurs de la société civile ont choisi de se démarquer non par leur combativité ou leur défense de la démocratie, mais plutôt par leur opportunisme éhonté.
Cet alignement servile, de certains membres de la société civile avec la junte au pouvoir est d’une flagrante transparence. Derrière leurs discours pseudo-nationalistes se cachent des aspirations moins nobles. Il est ahurissant de constater à quel point elle s’est travestie en cour de récréation pour opportunistes, où la critique et la contestation ont été remplacées par la flatterie et la flagornerie envers la junte. Le tout, pour espérer être remarqué et obtenir une nomination, un poste.
Ce n’est plus un secret : certains parmi eux ont ouvertement troqué leur indépendance et leur crédibilité contre des promesses de postes au sein du nouvel ordre établi. Est-ce là le prix de leur silence, de leur acquiescement à la conduite actuelle de la transition militaire dont ils auraient autrefois dénoncé ?
Le plus alarmant dans cette danse du pouvoir est la rapidité avec laquelle ces prétendus défenseurs des droits et des libertés se sont métamorphosés en courtisans zélés, flattant la junte, en espérant en retour une reconnaissance ou une faveur. La vision de ces “défenseurs” de la société civile, faisant la cour au CNSP dans l’espoir d’une nomination est une honte et érode toute confiance que le peuple pouvait encore nourrir à l’égard de ces acteurs censés le représenter. Quelle déchéance !
Le CNSP, bien conscient de cette faiblesse, ne manque pas d’exploiter cette soif démesurée d’avantages personnels.
Le Niger mérite mieux. Il a besoin d’une société civile forte, intègre et véritablement dédiée à la cause nationale, et non d’une assemblée d’opportunistes, cherchant à se hisser sur le dos du peuple pour assouvir des ambitions personnelles. Les putschistes du CNSP, peuvent au moins se prévaloir d’une certaine clarté d’intention. La société civile post-coup d’Etat, elle, doit se regarder dans le miroir et se demander si elle n’a pas perdu son âme en marchandant son intégrité.