Dans l’arène politique africaine, rares sont les figures aussi clivantes que celle d’Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire. Autrefois héraut de la démocratie et du progrès, il semble aujourd’hui n’être plus qu’un vestige d’une époque révolue, un dirigeant embourbé dans l’autocratie et la manipulation. L’accueil chaleureux réservé à Guillaume Soro à Niamey, un homme ayant jadis contribué à hisser Ouattara au pouvoir, sonne comme un coup de semonce pour le président ivoirien. Soro, connu pour sa pugnacité et sa perspicacité politique, représente désormais une menace tangible pour l’emprise de Ouattara sur la Côte d’Ivoire.
Dans un retournement de situation digne des plus grandes tragédies, Ouattara autrefois bénéficiaire de l’appui de Soro, se retrouve aujourd’hui face à un adversaire redoutable, façonné par les mêmes tourments politiques qu’il a lui-même alimentés. Cette situation est d’autant plus piquante que le Niger, le Burkina Faso et le Mali, ces bastions de résilience sahélienne, se rangent silencieusement mais sûrement derrière Soro. Cette ironie du destin n’est que le reflet des erreurs stratégiques et des trahisons du vieux sénile d’Abidjan, qui semblent avoir semé les graines de sa propre chute.
Le comportement d’Alassane Ouattara, marqué par une certaine arrogance et un mépris flagrant pour les principes démocratiques, a engendré un climat de méfiance et d’hostilité à son égard au Sahel. Sa décision de mobiliser des troupes pour une intervention militaire de la CEDEAO contre le Niger témoigne d’une stratégie désespérée, d’un homme acculé, cherchant à étendre son influence par la force plutôt que par la diplomatie.
En définitive, Alassane Ouattara semble s’être enfermé dans un échiquier politique où chaque mouvement s’avère plus précaire que le précédent. Sa main tendue, bien que politiquement calculée, au Premier ministre nigérien à Riyad ne masque pas la réalité d’un dirigeant aux abois dont la légitimité s’effrite au fur et à mesure que s’élève la voix de ses adversaires. Dans ce contexte, la figure de Soro apparaît non seulement comme une épine dans le pied de Ouattara, mais aussi comme le symbole d’une nouvelle ère politique, marquant peut-être le début de la fin pour le président ivoirien.