Ces derniers temps, des voix s’élèvent à Dosso pour exprimer leur désapprobation vis-à-vis d’une décision du Sultan Djermakoye Saidou Maïdanda portant sur la réorganisation du fonctionnement de la Cour royale. Cette initiative qui vise à baliser clairement le rôle et les missions dévolues à chaque membre siégeant au Palais est assurément louable en ce sens qu’elle permet de savoir précisément qui fait quoi au niveau du Sultanat, comment chacun des proches collaborateurs du Sultan accomplit son travail et possiblement rectifier le tir en cas de manquements constatés dans l’exécution de son cahier de charges. Et pourquoi pas même prendre éventuellement des mesures disciplinaires à l’encontre des collaborateurs défaillants ou indélicats ? Peut-on demander mieux que ça en matière de souci de la bonne gouvernance, de volonté de transparence dans la conduite des affaires du palais ? Nous ne le pensons pas ! Etrangement, cette volonté du Sultan Maïdanda de rompre d’avec la navigation à vue pour inscrire désormais les interventions du palais au profit des populations dans un cadre mieux organisé est mal perçue par certains ‘’Dossolais’’ sur la base de simples suspicions. Lesquelles suspicions portent sur la personne qui a été récemment promue ‘’Maïfada’’, c’est-à-dire, chef de la Cour royale, par le Sultan. C’est un poste prestigieux au niveau du Sultanat car c’est au Maïfada qu’incombe la lourde responsabilité d’organiser le fonctionnement régulier de l’institution traditionnelle, sous le contrôle bien évidemment du Sultan qui est là pour veiller à l’œil à ce que les choses se fassent dans les règles de l’art. La personne sur qui le Sultan a porté son choix pour occuper le poste de ‘’Maïfada’’ au sein de sa Cour se nomme Boureima BANA, intronisé le 3 octobre 2020 au Palais royal de Dosso. BANA est aussi le promoteur de l’agence de microfinances ‘’Capital Finance’’, de ‘’Soniprim’’ [une société de promotion immobilière] et du complexe hôtelier ‘’Toubal’’ de Dosso, pour ne citer que ces investissements. La mise en place de ces différentes sociétés a permis à l’investisseur de créer plus de 500 emplois directs et contribuer ainsi à la résorption du chômage dans notre pays.
Aujourd’hui, ce sont les règles de fonctionnement du Sultanat de Dosso établis et signé depuis le 15 janvier 2022 par sa Majesté Djermakoye Saidou Maidanda qui font grincer les dents. Le point de friction porte précisément sur l’article 11 qui stipule : ‘’Une réunion sous forme d’Assemblée générale regroupant les notables de la Cour, les chefs de secteurs, les chefs de quartiers et les chefs de villages doit se tenir une fois par an sur convocation du Maïfada de la Cour qui fixe la date et l’ordre du jour après avis du Sultan’’. Cet article qui accorde un rôle stratégique au Maïfada au niveau du palais est à l’origine de la fronde de certains membres de la cour royale. Lesquels frondeurs disent ne pas comprendre d’ailleurs comment le Sultan a pu porter son choix à ce poste stratégique de Maïfada sur la personne de Boureima BANA qui est pourtant bien un descendant de Djermakoye Guirma KATIDIWA tel que présenté à la cérémonie de son intronisation. De là à supputer qu’il y a anguille sous roche, que ce n’est pas fortuit, que le nouveau Maïfada nourrit secrètement des ambitions pour une future participation à la compétition pour la succession au trône [alors même qu’il ne figure pas parmi les ayants-droits], de nombreux contestataires de l’initiative du Sultan Saidou Maïdanda ont vite fait de franchir le pas. Une appréhension qui ne se justifie bien évidemment pas, surtout qu’au niveau de ce Sultanat, la tradition en matière successorale est bien ancrée dans les us et coutumes. Pour les partisans du nouveau Maïfada, il n’en est absolument rien de cela. Boureima BANA n’a pas cette visée en tête (sa préoccupation première étant la gestion de ses affaires) ; il entend simplement apporter sa modeste contribution, en tant que natif de la région, au bon fonctionnement de la Cour royale, afin que le Sultanat joue pleinement et efficacement son rôle pour une meilleure visibilité des actions de l’institution traditionnelle. La Cour royale du Sultanat de Dosso est composée de deux grandes catégories de membres. La première catégorie comprend les grands dignitaires, avec en tête le Marafa qui assure l’intérim du Sultan suivi de Zaroumèye qui seconde le Marafa, ensuite le Maïfada (chef de la Cour du Sultanat), puis le Waziri (chef de cabinet du Sultan), le Sandi (intronisateur), le Wonkoye (chef de guerre) et le Mayaki (également chef de guerre).
La deuxième catégorie est composée de notables parmi lesquels le Magagi (Maire du Sultan), les Chefs de secteurs, l’Alkali (Juge religieux), le Mouza (Conseiller du Sultan), le Barazé (Chef de la cavalerie), le Golokoye (Chef des Golley), le Sarkin Dogarey (Chef de la sécurité), le Bafada (Responsable du harem du Sultanat) et enfin le Samiki (Shef des serviteurs du Sultan).