L’autorité municipale de Niamey a pris l’engagement de mettre fin aux classes en paillottes dans les établissements scolaires de la capitale d’ici à la rentrée scolaire 2022-2023. Pour relever le défi, elle a sollicité le soutien des parents d’élèves et des bonnes volontés à travers une sortie médiatique du maire central de Niamey, Oumarou Moumouni Dogari, pour expliquer les enjeux de l’opération et la nature des contributions attendues d’elles. La somme de 3000 francs est le montant à cotiser pour chaque enfant par les parents pour l’aboutissement du projet. Un père ou une mère de famille qui a par exemple 5 enfants au primaire et au secondaire aura 15.000 francs à débourser pour aider le président maire central de Niamey, Oumarou Dogari, à concrétiser son ambition de ‘’Niamey : 0 classes en paillottes’’ lors de la prochaine rentrée scolaire 2022-2023. Pour des parents qui versent déjà des frais COGES que des gestionnaires détournent ces dernières années en toute impunité, il est inconcevable qu’on leur demande encore de cotiser de l’argent pour construire des salles de classes en matériaux définitifs. Cotiser pour que des gens détournent la cagnotte et se réaliser, les Nigériens ont connu ce genre d’opérations face à des catastrophes diverses dont les inondations.
Constats de terrain
La rentrée scolaire 2022-2023 débute en principe en octobre prochain pour le cycle primaire et dès la mi-septembre en ce qui concerne le deuxième cycle du secondaire. Les dates ne sont pas encore officiellement fixées par le ministère de tutelle mais elles resteront certainement dans cette fourchette cette année aussi. L’opération nécessitera la construction de milliers de classes en matériaux définitifs. Nous avons sillonné plusieurs établissements scolaires qui comptent de nombreuses classes en paillottes pour voir si les travaux ont débuté. Mais partout où nous sommes passés, les chantiers n’ont pas encore démarré. ‘’Comme vous le constatez, il n’y a aucun chantier de construction de classes dans mon école. Les classes en paillottes sont dans un état de délabrement avancé, détruites par les eaux de pluies’’, a déclaré la directrice d’une école primaire visitée, qui a requis l’anonymat. ‘’C’est bientôt la rentrée scolaire, dans moins de deux mois, en octobre si tout va bien. Le temps qui reste ne permet pas de construire des classes en matériaux définitifs, et même les classes en paillottes ne peuvent être reprises qu’en octobre voire novembre-décembre, à la fin de l’hivernage’’, indique-t-elle. L’on compte de nombreux établissements du primaire et du secondaire à Niamey dans cette situation, où les classes en paillottes surclassent celles en matériaux définitifs. En s’engageant à mettre fin aux classes en paillottes à Niamey, le maire central Dogari s’est juste offert un gros coup de com’. Prétendre en finir avec les classes en paillottes en misant sur la contribution financière des parents d’élèves pour la mobilisation des ressources est assurément un défi immense. En dix ans de gestion de l’Etat, l’ancien président de la République, Issoufou Mahamadou, n’a pas pu relever ce défi qu’il a pourtant promis de faire à l’échelle nationale avant son départ du pouvoir. Son successeur Bazoum Mohamed a hérité de la patate chaude. Il a pris l’engagement de faire du redressement de l’école sa deuxième priorité dans son programme politique, après la question sécuritaire. Si c’est pour l’accompagner dans cette mission difficile que Dogari a entrepris de s’engager dans la réalisation de ce vaste chantier de suppression des classes en paillottes, on peut dire qu’il s’est mis la corde au cou. Il aurait mieux fait de se contenter de l’accomplissement des missions attendues de lui par ses électeurs, à savoir l’assainissement de la capitale pour assurer le bien-être sanitaire de ses administrés. Nous sommes en pleine saison des pluies actuellement. Il y a des quartiers et des axes routiers impraticables dès qu’il pleut averse. C’est le cas de la voie bitumée qui passe derrière le collège Mariama où le caniveau déverse systématiquement son trop-plein pour transformer la voie en mare pendant de longues heures, obligeant les riverains et les usagers qui l’empruntent à faire des détours. Une voie complètement cabossée que de braves dames et hommes s’échinent chaque jour à balayer. Même en cette période d’hivernage où à peine dégagé, le sable revient avec les eaux de ruissellement et les roues des voitures et des engins !