Le président Bazoum Mohamed a voyagé, ce jeudi 4 mai 2023, à destination de Londres, capitale du Royaume Uni, pour assister officiellement au couronnement du Roi Charles III, désigné depuis de longs mois pour succéder à la Reine Elisabeth II décédée depuis septembre 2022 à l’âge de 96 ans.
D’après les informations sur la visite fournies sur le site de la présidence, Mohamed Bazoum fait partie des invités de marque parmi les 2.000 personnalités du monde invitées à cette cérémonie officielle de couronnement du nouveau monarque de la Grande Bretagne. C’est un grand honneur pour notre pays !
‘’En marge du sacre du Roi Charles III, Bazoum présidera, ce vendredi 05 mai 2023, une Table Ronde sur le Commerce et l’Investissement au Niger dans la capitale anglaise. Cette opportunité sera mise à profit pour le Chef de l’Etat de vendre, comme à l’accoutumée la « Destination Niger’’, peut-on lire sur le site.
Il s’agit, selon la source, ‘’d’une démarche volontariste qui vise à diversifier les investisseurs et à soutenir la croissance et le développement au moment où tous les indicateurs économiques sont au vert, avec un taux espéré de plus de 12% en 2023. Les partenaires seront édifiés par les officiels nigériens sur le climat des affaires et des opportunités d’investissement après une présentation des potentialités pétrolières, minières et énergétiques. Des discussions sur l’articulation des montages publics-privés seront engagées pour réussir les collaborations d’investissements’’.
Décidément, la politique économique du partenariat public-privé (PPP) a encore de beaux jours devant elle sous ce règne des Renaissants, alors même qu’elle peine à rassurer les Nigériens sur le plan de sa pertinence à la lumière des premiers cas en cours de mise en œuvre.
Pour sûr de nombreux compatriotes se posent actuellement des questions sur la pertinence des contrats PPP déjà en vigueur dans notre pays (aéroport international Diori Hamani, magasin sous-douanes, Radisson Blu, etc.) à travers lesquels ils perçoivent une escroquerie de l’Etat qui fait le bonheur évidemment de leurs initiateurs .
M’enfin ! Le président Bazoum a finalement décidé aussi de mettre la main à la pâte dans le travail acharné du régime d’attirer coûte que coûte le maximum d’investisseurs occidentaux dans notre pays. Ce qui, en soi, est une belle initiative. Mais apparemment la mayonnaise peine à prendre malgré la multiplication des initiatives allant dans le sens.
C’est le cas de le dire à la lumière notamment des nombreux forums économiques et industriels de grande envergure organisés ces dernières années par le régime de la Renaissance, tantôt à Niamey tantôt à l’étranger à coût de milliards de francs CFA, dans l’espoir de faire de notre pays un carrefour d’investisseurs.
Le tout dernier d’envergure en date accueilli par notre pays est bien évidement ‘’Business Forum UE- Niger’’ tenu les 7 et 8 février 2023 à Niamey. A cette occasion, le gouvernement a exposé dans les détails tout ce que notre pays possède comme potentiel économique aux investisseurs internationaux, qui ont bien voulu faire le déplacement. Plus de deux mois après la rencontre, il n’y a pas encore de bousculade au portillon.
C’est également valable pour la Table ronde de Paris pour le financement du PDES 2021-2026 Niger [5 et 6 décembre 2022] à l’occasion de laquelle toutes les opportunités d’investissements dans notre pays ont été détaillées aux participants à travers des fiches techniques présentées par des Nigériens.
Tout récemment encore, dans la deuxième quinzaine du mois d’avril précisément, le Premier ministre Mahamadou Ouhoumoudou, à la tête d’une forte délégation, a participé au ‘’Forum Afrique’’ de Paris pour carrément supplier les investisseurs français à venir prendre leur part du gâteau Niger.
Malgré ces multiples offensifs, la mobilisation des investisseurs occidentaux laisse toujours à désirer dans notre pays surtout dans le domaine des industries de pointe. Le seul secteur où ils sont présents, c’est peut être celui de l’extraction, où ils sont d’ailleurs concurrencéS par d’autres nationalités dont les Chinois.
Pourquoi la destination n’attire-t-elle pas ? Est-ce lié au climat des affaires qui n’est pas encore totalement favorable aux investissements, contrairement au discours officiel qu’on a l’habitude d’entendre ?
Est lié au facteur énergétique qui reste problématique et très onéreux pour rentabiliser la production ? La crise sécuritaire liée aux activités terroristes qui affecte gravement toute la région de Sahel aujourd’hui est venue malheureusement se greffer à ces difficultés pour compliquer la situation.
Les investisseurs britanniques, qui prendront part à cette Table Ronde de Londres, connaissent aussi certainement tous ces handicaps pour se laisser facilement séduire par les discours qui leur seront servis par les techniciens de la délégation nigérienne.