La semaine dernière, le Président de la République a effectué une visite de trois (3) jours dans la région de Tahoua, un bastion historique du PNDS-Tarayya, le parti qui l’a porté au pouvoir en avril 2021. Au cours de son séjour, Bazoum Mohamed a inauguré plusieurs routes, dont celles de Yaya – Dangona et Tahoua-Tabalak, et a également lancé les travaux de la route Abalak-Tamaya.
Ces inaugurations marquent un effort tangible du chef de l’Etat pour répondre aux attentes des populations en matière d’infrastructures. Un accueil chaleureux a d’ailleurs été réservé au Président par les populations de l’Ader dans les différentes localités qu’il a visitées, soulignant ainsi l’importance de ces réalisations pour les habitants.
L’absence remarquée des caciques du PNDS-Tarayya
Cependant, malgré cet accueil positif des populations locales, l’absence notable des figures emblématiques du PNDS-Tarayya de la région a jeté une ombre sur cette visite. Si quelques-uns ont effectué le déplacement jusqu’à Tahoua, ils n’ont pas accompagné le chef de l’État tout au long de son périple. Après une présence symbolique, certains ont préféré retourner chez eux, alimentant ainsi les rumeurs et les spéculations sur une éventuelle fracture au sein du parti.
Les enjeux politiques de l’absence du soutien du PNDS-Tarayya
Cette apparente fronde des militants du PNDS-Tarayya de Tahoua en dit long sur les défis que rencontre le président Bazoum Mohamed. En effet, celui-ci est actuellement critiqué au sein de son propre parti pour des accusations de favoritisme dans l’attribution de postes importants et de marchés publics. Plus grave encore, le président est accusé de ne pas s’occuper suffisamment du parti.
Face à cette situation, l’avenir politique de Bazoum Mohamed semble de plus en plus incertain. Si le président parvenait à se présenter comme le candidat du PNDS-Tarayya pour les élections présidentielles de 2026, il devrait probablement chercher ailleurs les quelque 40 % des voix apportées par la région de Tahoua sur les 55,5 %¨obtenues lors de sa victoire à la présidentielle de 2021.
Car, s’il ne réussit pas à reconquérir le fief historique de son parti – ce qui semble être le cas aujourd’hui – l’électorat du PNDS-Tarayya à Tahoua pourrait bien se disperser entre plusieurs formations politiques. Cette situation mettrait inévitablement en péril une probable réélection de Bazoum Mohamed à la magistrature suprême du Niger, illustrant ainsi l’importance cruciale de la cohésion du parti et de la confiance des militants pour la survie politique du président.