Toute la journée du mercredi 5 octobre 2022, les abonnés de l’opérateur privé de téléphonie mobile et internet Airtel-Niger n’ont pas eu accès à la connexion internet en raison d’une panne sur le réseau à l’internationale, d’après un communiqué diffusé par l’opérateur sur les réseaux sociaux. Il a fallu tard dans la nuit, pour ne pas dire le jeudi matin, pour que la situation soit enfin rétablie. Cette panne inattendue, on s’en doute, a causé d’énormes préjudices aux abonnés, qui ont passé toute la journée sans pouvoir se connecter à l’internet. L’opérateur s’est juste contenté de leur présenter ses excuses et les remercier pour leur fidélité et la vie continue. Ce genre de manquements par rapport à la garantie permanente des prestations payantes offertes aux consommateurs par les compagnies de téléphonie mobile n’est pas spécifique à la seule compagnie Airtel S.A. Les prestations des autres opérateurs [Zamani Télécom, Moov Africa et Niger Télécom, l’opérateur national] sont également loin d’être satisfaisantes, caractérisées notamment par les mêmes types de manquements. Si ce n’est une prestation de service dans le paquet proposé à la clientèle qui est, de temps en temps, momentanément interrompue pour cause de panne, c’est alors la qualité des appels téléphoniques ou de la connexion internet qui est défectueuse. Faute d’un véritable souci de protection des intérêts des consommateurs par l’Etat, à travers notamment l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) qu’il a créée pour veiller à cela, les opérateurs agissent à leur guise en violant allégrement lesdits intérêts en toute impunité. Comme on le sait, une des missions assignées à l’ARCEP, c’est de ‘’protéger les intérêts de l’Etat, des utilisateurs et des opérateurs, en prenant toute mesure propre à garantir l’exercice d’une concurrence saine et loyale, conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur’’. Les manquements ci-dessus énumérés ne sont-ils pas constitutifs d’atteinte à l’égard des intérêts des consommateurs ? Ou doit-on simplement comprendre que les intérêts de l’Etat et ceux des opérateurs priment sur ceux des consommateurs ?
Une pratique encore plus grave -car s’apparentant à du vol- dont sont certainement victimes de nombreux abonnés d’un des opérateurs privés, c’est celle consistant à retirer systématiquement les crédits de l’appareil aussitôt rechargé. Vous tentez d’appeler, le répondeur vous signale que ‘’vous n’avez pas suffisamment de crédits pour passer l’appel même local’’. Et si c’est pour prendre une connexion internet avec les unités chargées, on vous notifie que ‘’votre crédit est insuffisant’’. Cela peut se justifier avec les clients à court de crédits, qui en empruntent avec l’opérateur pour passer des coups de fil. Mais pas avec ceux qui ne recourent jamais à ce genre d’opération. Nous avons été personnellement victime de cette forme d’arnaque, qui s’apparente à du vol à trois reprises, au cours de cette semaine. Pour éviter tout doute sur la véracité de nos allégations, nous précisons que nos recharges ont été effectuées au moyen de cartes, pas par Shap-Shap ! Nos multiples tentatives de saisir le service clientèle de l’opérateur privé pour signaler la méprise afin qu’on nous restaure dans notre droit ont été vaines. Récemment encore, un auditeur d’une émission matinale phare de la radio gouvernementale a soulevé la préoccupation pour avoir été victime de la même forme d’arnaque. L’ARCEP doit s’intéresser à ce genre de pratiques frauduleuses auxquelles s’adonnent certains opérateurs de téléphonie mobile pour montrer que le respect des intérêts des clients le préoccupe véritablement. Déjà que les prestations téléphoniques mobiles coûtent très cher chez nous comparativement aux pays voisins, si en plus certains opérateurs se permettent de tricher avec la clientèle en toute impunité, nous ne voyons pas l’importance de son travail de régulation.