Comme vous le savez, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dit avoir déjoué une tentative d’évasion du président déchu Mohamed Bazoum, dans la nuit du 18 au 19 octobre. L’ancien président espérait se rendre, avec sa famille, dans un premier temps, dans une villa sise au quartier Tchangarey de Niamey, pour ensuite s’envoler vers le Nigeria. Et c’est dans cette maison que huit (8) personnes ont été interpellées par des éléments de la garde présidentielle. Il s’agit des nommés Salah Moctar, élève en classe de terminale D à Niamey ; Hamet Mohamed, étudiant âgé de 28 ans dans une école privée de la place ; Hamadi Hamet Mohamed, étudiant âgé de 26 ans ; Ali Naji, jardinier ; Mahadi Moctar, Moustapha Atham, Ahmadou Salem et Abdoul Ali Kallam, tous des éléments de la Garde nationale affectés à la sécurité rapprochée du président Mohamed Bazoum.
Quant à Amadou Mahamadou, un autre élément de la GN, lui, a été appréhendé alors qu’il était en faction à la résidence privée de Bazoum, au quartier Qatar. D’après leur avocat, Maître Nassirou Lawali, lequel a tenu un point de presse ce mercredi 08 novembre 2023, la villa en question était « louée depuis plus de deux ans et dédiée à l’hébergement des parents proches du président Mohamed Bazoum de passage à Niamey. Les quatre (4) éléments de la sécurité rapprochée du président Bazoum interpellés dans cette villa y étaient logés en attendant d’être rappelés par leur corps d’origine. » Selon la robe noire, toutes les personnes interpellées ont été « soumises à des coups et blessures d’une rare violence, avant d’être conduits, les yeux bandés et les mains ligotées, dans les locaux de la DGDSE. » L’un d’eux aurait la clavicule cassée et un autre la côte brisée, rapporte l’avocat. Autres personnes arrêtées, Abdoussalam Hamadi, un libraire, et Mohamed Ben Hamaye, ancien directeur technique à la DGDSE. Une photo de ce dernier sur les réseaux sociaux le montrait menotté et ensanglanté.
Toutes les personnes interpellées subiraient des traitements inhumains et dégradants, a laissé entendre l’avocat, alors même que certaines d’entre elles sont malades. Cas du libraire qui serait un diabétique insulinodépendant. Ce que Maître Nassirou Lawali a déploré et condamné avec force. « Les traitements infligés jurent d’avec toutes les conventions internationales garantissant le principe de la présomption d’innocence, la sureté de la personne humaine et le droit à un procès équitable. » Et l’avocat de rappeler des dispositions pertinentes de la déclaration universelle des droits de l’homme telles que l’article 5 (« Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ») et l’article 4 (« La personne humaine est inviolable. Tout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa personne. Nul ne peut être privé arbitrairement de ce droit »). La DGDSE n’étant pas une unité d’enquête, l’avocat a appelé la fin de la séquestration extrajudiciaire, des tortures et autres sévices à l’égard de ses clients.