C’est un secret de Polichinelle de dévoiler que le général de brigade Abdourahamane Tiani a des égards, plus que protocolaires, envers l’ex président de la République, Issoufou Mahamadou. Certains observateurs, n’hésitent pas à parler de connivence entre les deux hommes. Et ce, d’autant plus que le premier semble protéger le second de toute tracasserie judiciaire. Peu ou prou, les Nigériens subodorent une telle posture, pour le moins ambiguë, dans le contexte que nous vivons. Cependant, du fait de notre africanité, pour ne pas dire ‘’nigérianité’’ consubstantielle à notre morale, nos compatriotes admettent que l’on ne puisse pas mordre la main qui vous a nourri, et bien nourri une décennie durant. Le ‘’Amana’’ est inscrit dans nos gènes. Mais d’autres raisons peuvent se greffer à cette approche initiale.
Tactiquement, c’est bien joué
Hic et nunc, le PNDS Tarayya, semble écartelé entre les fidèles à l’ex président Issoufou Mahamadou, et les loyalistes envers Mohamed Bazoum. Qui sait si cet état des choses ne va pas dégénérer en une opposition frontale, ou même, une guerre fratricide irrémédiable ? Dès lors, devoir se battre en même temps sur deux fronts (intérieur et extérieur), c’est-à-dire les fidèles à l’ex chef de l’exécutif et les rétifs à s’aligner derrière les nouvelles autorités, parait peu probant. Il faut souligner d’ailleurs, que parmi les récalcitrants, tous ne sont pas des partisans aveugles de Bazoum. Le choix tactique opérationnel, c’est de caresser dans le sens du poil un camp (intérieur) afin de mieux contrer ceux du dehors. Cette tactique ponctuelle peut se muer en stratégie de conquête et de conservation du pouvoir à terme.
Les accointances des uns et des autres
L’ex président de la République Issoufou Mahamadou, c’est connu, est membre de haut grade d’une fraternité planétaire. Grand Maître ou Vénérable. Certains pensent que même Mohamed Bazoum aurait été initié. Pour couronner le tout, il est fort probable, ou du moins, très indiqué que celui qui tient leur pouvoir entre ses mains, ait lui aussi reçu la lumière. Cette dernière assertion est spéculative, nous le concédons. Il reste que nous avons deux frères, (au moins) qui se doivent une solidarité à toute épreuve. Ceci explique peut-être cela. Notons au passage, que l’assistance fraternelle n’englobe pas les non-initiés, tel qu’un fils ou une épouse (cas de madame Bongo).
Les contraintes de la géopolitique
L’institut américain Gallup a donné 60% comme prévision de l’élection présidentielle de Issoufou Mahamadou en 2011. Ce qui laissait transparaître une certaine empathie pour ce candidat. Cette posture demeure-t-elle encore de nos jours ? Si l’Oncle Sam, dans les années 70, craignait que les Européens de l’ouest ne viennent contester sa suprématie au plan économique, avec leur avion supersonique Concorde, leurs gros porteurs Airbus et leurs fusées spatiales, très vite, il a compris que ni le Japon (aussi dans la course) ni la Russie (disloquée par les actions souterraines de la CIA) ni l’Allemagne engluée dans son credo de domination de l’Europe de l’ouest, ne tenaient la route et qu’il fallait de toute urgence, se focaliser sur la Chine populaire, en plein essor. Ce qui fait de l’Afrique subitement, une arène de lutte âpre entre deux géants : Chine populaire, USA. L’Oncle Sam avance à visage découvert. Ses amis sont connus sans la moindre ambiguïté. Issoufou Mahamadou serait-il de ceux-là ? En termes clairs, Mahamadou Issoufou serait-il épaulé en sous-main, par les Etats-Unis ? D’où des injonctions très claires à l’adresse de Tiani, afin d’éviter tout dérapage irréparable. Il s’ensuit que l’ex président est intouchable, pour les géostratèges.
Quoi qu’il en soit, l’Homme propose,
Dieu dispose.