Un communiqué du ministère de la Défense nationale lu sur les ondes de la télévision nationale, dans la soirée du lundi 2 octobre 2023, a fait état de la mort de 29 de nos soldats dans une opération de neutralisation de combattants de l’Etat Islamique au grand Sahara (EIGS) fortement implantés le long de notre frontière commune avec le Mali. Il s’agit d’un bilan provisoire selon le communiqué, qui déplore aussi deux blessés graves dans les rangs de notre vaillante armée.
Nos 29 braves soldats sont tombés sur le champ d’honneur à l’issue d’une ‘’d’une opération menée du 26 septembre au 2 octobre 2023 par les forces de défense et de sécurité (FAN) le long de la frontière malienne afin de neutraliser la menace que constitue l’EIGS fortement implantée dans la zone’’. Côté ennemi, le bilan n’est pas précis. Le communiqué indique simplement que ‘’l’opération a donné des résultats significatifs se traduisant par la neutralisation de plusieurs terroristes et la destruction de nombreux plots logistiques’’.
‘’Nos soldats sont tombés lors de la retraite du détachement militaire auquel ils appartenaient suite à une attaque terroriste complexe au nord-est de Tabatol, combinant l’utilisation d’engins explosifs improvisés et des véhicules kamikazes’’, laquelle a été l’œuvre de plusieurs centaines de terroristes en véhicules et à motos, selon le ministère nigérien de la Défense.
Concernant le bilan des pertes dans les rangs de l’ennemi, le communiqué fait jus te état de ‘’plusieurs dizaines de terroristes neutralisés, 15 motos détruites et une importante quantité d’armes et de munitions saisie’’.
Grâce à l’interception de communications des terroristes, le ministère de la Défense nationale pense que ‘’ces criminels ont bénéficié d’une expertise extérieure’’.
Une expertise extérieure fournie par qui ? Le communiqué reste muet sur l’identité des experts extérieurs, se contentant juste de rassurer les populations nigériennes sur la détermination sans faille des forces de défense et de sécurité, ‘’malgré les opérations de déstabilisation orchestrées par certaines puissances étrangères avec la complicité des traitres nigériens’’.
Nonobstant le silence à peine voilé sur leur identité, il est loisible de pointer un doigt accusateur en direction de l’Etat français et les dignitaires du régime déchu en exil à l’étranger qui jouissent de la reconnaissance et de la protection du président Macron, hostile à la junte militaire, depuis le renversement du pouvoir de son homme lige Mohamed Bazoum.
Suite à cette nouvelle tuerie de 29 de nos vaillants soldats, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le gouvernement de la transition ont décrété un deuil national de 3 jours, avec mise en berne des drapeaux sur l’ensemble du territoire à compter du mardi 3 octobre 2023 en mémoire aux soldats tombés vaillamment sur le champ d’honneur.
Depuis le coup d’Etat militaire du 26 juillet qui a renversé le président Bazoum Mohamed, le Niger fait face à des attaques sporadiques menées dans la partie nigérienne de la zone dite des trois frontières par des groupes terroristes. Mais c’est la toute première fois qu’une attaque terroriste occasionne un nombre aussi important de morts dans les rangs de l’armée.
Il y a moins d’une dizaine de jours, le 27 septembre précisément, des terroristes lourdement armés ont pris pour cible le site de construction du barrage hydroélectrique de Kandadji (région de Tillabéri, département d’Ayorou), rappelle-t-on.
Laquelle attaque s’est hélas soldée par la mort de 7 soldats dans les affrontements et la perte de 5 autres dans un accident de la circulation, lors certainement de la poursuite engagée contre les assaillants mis en déroute. Le ministère de la défense a aussi déploré 7 blessés parmi les militaires qui ont été évacués au centre hospitalier des armées.
La principale remarque qu’on peut faire dans cette résurgence des attaques terroristes depuis la chute du régime de la renaissance, c’est que ce sont des cibles militaires qui sont aujourd’hui prioritairement visées par les groupes terroristes opérant dans la zone du Liptako-Gourma. Cela conforte, si besoin est, l’hypothèse d’une implication très active de puissances étrangères dans l’affaire.