Arrivé au pouvoir le 2 octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré (IB) a promis de régler en ‘’trois mois’’ ce que son prédécesseur, le colonel Sandaogo Damiba, n’a pas réussi à régler en huit mois. Pour ce faire, le nouvel homme fort du Burkina Faso ne s’est pas ménagé, il faut lui reconnaître ce mérite. Chef d’orchestre du ‘’programme stratégique d’équipement des forces armées burkinabè’’, le jeune capitaine n’a de cesse d’équiper la grande muette. « Commencez le développement tant attendu de la guerre[…] Si quelque chose vous manque, revenez vers moi et je saurai repartir vers le peuple. Nous attendons des résultats », a déclaré Ibrahim Traoré à ses troupes en janvier 2023 à l’occasion de la remise d’un important lot de matériels de guerre.
L’hydre terroriste fait toujours des victimes au pays des Hommes Intègres. Le combat est loin d’être gagné. IB en est conscient. Ce dernier a considérablement renforcé le rôle des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) dans la lutte contre les terroristes. Il en a enrôlé plusieurs milliers dans l’espoir de tenir la promesse qu’il a faite à son peuple.S’agissant du chronogramme de la transition, Ibrahim Traoré a promis de quitter le pouvoir ce 1er juillet 2024. Mais tout ne se passe pas comme prévu. À l’approche de cette date, les choses prennent une autre tournure, pour ainsi dire.Initialement prévus pour durer deux jours, les travaux des Assises nationales ont pris fin samedi dans la soirée, avec comme principale mesure « la prolongation de la durée de la transition pour 60 mois à compter du 2 juillet 2024 », a déclaré le président du comité d’organisation, le colonel Moussa Diallo. Des élections marquant la fin de cette période pourront néanmoins « être organisées avant cette échéance, si la situation sécuritaire le permet », précise le document. Le capitaine Traoré, dont le statut passe de “président de transition” à “président du Faso”, pourra par ailleurs se présenter aux “élections présidentielles, législatives et municipales”, qui doivent être organisées à l’issue de cette période, a poursuivi le colonel Diallo. Une nouvelle instance baptisée “Korag”, dont la composition et le fonctionnement sont à la discrétion du chef de l’État, est en outre créée pour “suivre et contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du pays dans tous les domaines et par tous les moyens”, précise la charte. La messe est dite, le capitaine IB opte pour un bail de longue durée aux commandes du Burkina Faso. Le pays des Hommes Intègres emboîte ainsi le pas au Mali voisinoù la transition est prorogée de « deux à cinq ans » au grand bonheur d’un certain Assimi Goïta.