Près de trois (3) mois après la prestation de serment des trente-cinq (35) membres de la Commission nationale de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF), jeudi 16 novembre 2023, le peuple nigérien attend toujours de connaître les actions jusque-là menées par cette institution quidispose de “tous les pouvoirs nécessaires pour mettre en œuvre les orientations du CNSP et du gouvernement relatives à la lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale”.
Autrement dit, la COLDEFF pouvait procéder à des gardes à vue, des perquisitions, et juger à travers le pouvoir de transiger. Elle est donc plus qu’une juridiction ordinaire. La COLDEFF a donc la lourde responsabilité de concrétiser une attente forte et légitime du peuple nigérien : l’assainissement économique et financier du pays, au regard des nombreux crimes commis contre les biens publics sous l’ancien régime. Mais combien de rapports d’enquête la COLDEFF avait-elle reçu de l’ex HALCIA, de l’Inspection générale d’Etat (IGE), de l’Inspection généraledes finances (IGF), de l’Inspection générale de l’administration territoriale, de la Cour des comptes ? Des dossiers judiciaires ficelés, comme celui de l’affaire « Ibou Karadjé », lui ont-ils été transmis ? Les réponses à cesinterrogations, et à bien d’autres, seront une indication quant à la volonté politique de mener à bien cet assainissement économique et financier. Pour une question de transparence, la COLDEFF doit communiquer périodiquement pour informer l’opinion publique sur son travail. Comme, par exemple, les dossiers traités, les montants en cause, les montants recouvrés, la gestion de ces montants recouvrés, etc. Les montants recouvrés devraient être adressés au ministère des Finances et libellés par chèques au nom du Trésor public ou par virement sur un compte ouvert dans les livres du même Trésor public.