« Je suis un Berlinois ». En clamant le 26 juin 1963, à Berlin, cette célèbre boutade, le président John Fitzgerald Kennedy a voulu signifier au reste du monde, en commençant par les premiers concernés, ceux d’en face, la solidarité indéfectible du monde occidental, en général, et des Etats-Unis d’Amérique en particulier, envers la République Fédérale d’Allemagne, à l’époque, reconnue comme l’Allemagne de l’Ouest.
Et voilà que cette même Allemagne, après avoir subie quelques mutations, est en posture aujourd’hui de clamer à son tour : « Inc bin ein Niameizé ! » Juste retour des choses, si l’on estime qu’en face, ce sont les mêmes Russes oppresseurs qu’il y a 60 ans. A quelques petites nuances près. Depuis quelques décennies, le pays d’Odin et de Thor, après sa réunification, est devenu la première puissance économique de l’Europe et la seule capable de faire la nique à l’ours Russe. Pour tout dire, un géant économique, mais un nain au plan militaire, telle est la perception que l’on a d’elle aujourd’hui. Quel peut donc être son apport dans une situation de guerre larvée au Sahel ? Sachant qu’elle vient de décider d’envoyer des troupes au Niger, il est légitime de s’interroger sur ce point. Selon les obligations inscrites dans les textes de sa capitulation en 1945, et aussi, en conformité absolue avec la nouvelle Constitution qu’elle s’est offerte, les troupes germaniques ne peuvent pas intégrer, à l’extérieur, un dispositif militaire offensif. Nous pouvons donc en déduire qu’elles vont intégrer un dispositif défensif apte à renforcer notre défense face aux terroristes.
Un visage avenant et des actes concrets
Les hommes des médias au Niger, n’ont pas oublié l’aide conséquente de Berlin en vue de booster nos premiers balbutiements dans la voie de l’expression plurielle. Cinq journaux ont fait leurs premiers pas décisifs en bénéficiant de vingt millions (20 000 000) F CFA sous forme de matériel disponible au pays de Wernher Von Braun. Un retentissant stimulant qui ne s’oublie pas. C’est cette même Allemagne, alors dirigée par l’inoxydable Angela Markel, qui a surpris la terre entière en acceptant, d’emblée, un million de migrants sur son territoire. Tout le monde en est resté bouche bée. Quand on pense que certains s’arrachaient les cheveux, rien qu’à l’idée de recevoir quelques dizaines de migrants… Est-il encore besoin de vous faire une liste exhaustive des actions marquantes de ce pays envers ceux du sud pour que vous soyez convaincus que l’Allemagne de 2023 est loin, très loin de l’Allemagne national-socialiste rejetée aux orties. Plus personne, au nord, comme au sud, n’a envie de faire du Ramdam un sujet d’un passé révolu. N’eut été la guerre de l’Ukraine, l’homme le plus sympathique du monde pour Olaf Scholz aurait eu pour nom, Vladimir Poutine. Disons-le, en toute simplicité, l’Allemagne a maintenant un visage avenant. Il n’y a pas à dire. Ni à redire. n
La Rédaction