Rénovation de l’aéroport Diori Hamani de Niamey suivie d’une exploitation pendant 30 années, l’Hôtel Radisson Blu bâti sur le terrain de la Douane sans contrepartie, la construction du ministère des Finances via un marché de gré à gré de quelque 25 milliards de F CFA, construction de routes, et aujourd’hui achat d’armements turcs de plus de 100 milliards de FCFA.
Désormais, rien de ce qui touche à l’État n’échappe aux appétits turcs, et cela n’aurait pas été possible sans un soutien de l’appareil d’Etat. Tout cela se fait souvent en dehors de toutes les règles des marchés publics. Tout cela révèle un mode de gouvernance sous la Renaissance : l’asservissement volontaire aux intérêts turcs.
Des pratiques qui dévoilent l’envers du discours du président de la République de lutter contre la corruption, de changer de paradigme dans la gestion des affaires de l’Etat.
On peut légitimement se demander sur la facilité avec laquelle les Turcs (toujours eux) ont trouvé non pas une oreille attentive mais complaisante des autorités depuis toutes ces années. Cela en tout cas montre le degré de collision qui sévit dans l’appareil d’Etat. Des manœuvres qui nous renvoient à des pratiques de république bananière où certains, profitant de leur position, entendent favoriser des intérêts privés au détriment de l’intérêt général.
Le plus navrant dans cette affaire, c’est que Bazoum Mohamed et compagnie ne compteraient sans doute pas s’arrêter pour si ‘’peu’’. Les entreprises turques auront de beaux jours devant elles au Niger sous la Renaissance.
Qu’est-ce qui se cache derrière cette attirance des autorités de la 7 ème République pour les entreprises turques ? Il y a bien sûr la capacité de Summa par exemple à construire des bâtiments de grand standing en un temps record ou la croyance à l’efficacité des drones TB2 turcs sur les champs de bataille démontrée notamment en Ukraine et en Libye. Mais il y a certainement un peu plus que cela. Surtout que c’est un secret de polichinelle, les pratiques corruptives sont bien ancrées au niveau de la classe dirigeante depuis plus de onze (11) années. Un coup de pouce donc aux intérêts turcs, cela vaut bien le coup.