Avec l’essor des nouvelles technologies en Afrique et l’accès aux formations sur le digital, de plus en plus de jeunes africains poussent les portes de l’entrepreneuriat et parviennent à développer des solutions qui se veulent locales, mais également répondant à des problématiques plus globales. Les startups sont en train d’éclore et de s’émanciper partout en Afrique. De multiples initiatives voient le jour dans le domaine de l’informatique, de l’agriculture, du commerce, de l’éducation, de la santé, de l’environnement, des énergies renouvelables, etc. Mais, au Niger, l’entreprenariat des jeunes n’est pas toujours promu, bien qu’il constitue un moyen d’améliorer l’employabilité et l’insertion des jeunes. Ceux qui ont des idées ne sont pas encouragés. C’est le cas du sieur Adamou Garba Souleymane, plus connu sous le nom de Souleymane Badjo Toudou. Des projets innovants, Souleymane en a plein la tête. C’est ainsi qu’il a notamment participé à un Sommet de la jeunesse qui est le principal rendez-vous annuel organisé sous l’égide du Groupe de la Banque mondiale dans le but de promouvoir des échanges entre jeunes du monde entier sur les enjeux les plus urgents de notre temps. Ce Sommet a pour objectif de donner aux jeunes les moyens d’explorer des idées innovantes pour relever les défis du développement et de promouvoir le dialogue entre les jeunes, le Groupe de la Banque mondiale et d’autres acteurs clés.
Si Souleymane Badjo Toudou a des idées innovantes, il n’a toutefois pas un appui financier pour la mise en œuvre de ses projets. Le 31 août 2021, il adresse une correspondance au Président de la République, Mohamed Bazoum. Quelque temps, il sera reçu par le Directeur de cabinet, Sani Ibrahim Abani. Ce dernier le dirige vers son adjoint, Djibo Takoubakoye Daouda, lequel aurait accordé une attention toute particulière aux projets portés par Souleymane. Une deuxième entrevue aura lieu. Après une rencontre infructueuse avec le Directeur général de l’Agence nationale de la société de l’information (ANSI), Sani Ibrahim Abani renvoie Souleymane cette fois-ci vers son second adjoint, Oumar Moussa, avec à la clé plusieurs entrevues. Souleymane Badjo Toudou est sur des nuages, il est plein d’espoir quant à l’aboutissement de ses projets. Mais cet espoir sera de courte durée. Pour nous ne savons quelles raisons, les portes du cabinet présidentiel se sont brusquement fermées pour Souleymane, il y est persona non grata. C’est dans ces conditions qu’il découvre, stupéfait, sur les réseaux sociaux, en mars 2022, un de ses projets phares qu’il avait exposé à la Présidence de la République : une application d’e-commerce dénommée « Grand-Marché », pour vendre en ligne toutes sortes d’articles. Une application qui serait d’après son initiateur non payante et accessible à tous. Souleymane a-t-il été victime d’une usurpation de projet ? Il en est convaincu et pointe un doigt accusateur vers le cabinet du Président de la République. Le 14 septembre 2022, il saisit le procureur de la République d’une plainte contre ledit cabinet. A la demande du Parquet, il produit les preuves de ses allégations, ce mardi 27 septembre. Le même jour, le procureur de la République classe la plainte sans suite pour insuffisance d’indices.