2 avril 2023, Bazoum Mohamed fête ses 2 années au pouvoir. Au sein de la majorité présidentielle, s’il y a un allié qui n’a pas le cœur à la fête, c’est bien Albadé Abouba. De Seini Oumarou à Kassoum Moctar, Tidjani Abdoulkadri en passant par Alma Oumarou, les chefs des partis politiques ayant soutenu la candidature de Bazoum Mohamed occupent, pour l’essentiel, des postes. Même le dernier venu, Ibrahim Yacouba, s’est vu offrir un fauteuil dans le gouvernement.
Ce 11 octobre 2015, en officialisant la création du Mouvement patriotique pour la République (MPR-Jamhuriya), Albadé Abouba a mis fin à la guérilla politico-judiciaire qu’il mène contre le MNSD-Nassara, mais il a surtout fait une annonce choc : « je n’ai pas la tête d’un présidentiable ». D’où certainement l’absence de ce dernier parmi les candidats à l’élection présidentielle de 2016. On ne sait comment ni pourquoi Albadé Abouba a fini par reprendre confiance en lui au point de compétir à la présidentielle de 2021. Grand soutien de Bazoum Mohamed au second tour du 21 février 2021, le leader du MPR-Jamhuriya attend toujours sa ‘’récompense personnelle’’. Cela fait deux longues années que dure cette attente. C’est extrêmement long quand on sait que le personnage est habitué à vivre sous les ors du pouvoir. Albadé Abouba, comme tant d’autres politiciens de notre pays, a grandement besoin des mamelles de l’État pour assurer le fastueux train de vie qui est le sien. Question : l’ex ministre de l’Intérieur sous Tandja Mamadou est-il le grand oublié de la Renaissance 3 ? Une chose est certaine, les mois s’égrènent sans que Bazoum Mohamed ne case son allié. Certes, des cadres du MPR-Jamhuriya occupent des portefeuilles ministériels et autres hauts postes au sein de l’administration publique et ses démembrements, mais le leader du parti reste sans occupation. Le président de la République s’est voulu rassurant à l’endroit de ses soutiens : « […] Je ne voudrais pas être ingrat vis-à-vis de personne. Je n’oublierai, pour ainsi dire, personne […] Je suis écartelé entre ces deux exigences : ne pas être ingrat, mais en même temps, ne pas être complaisant. Je veux trouver le juste milieu, j’ai 5 années pour cela, Inch’Allah », a dit Bazoum Mohamed dans l’interview qu’il a accordée à l’occasion de ses 100 jours au pouvoir. Albadé Abouba a fait montre de grande patience, c’est clair. Mais ça commence à faire long, beaucoup trop d’ailleurs. Il est temps de rappeler au président de la République qu’un de ses alliés de poids est resté à quai. Les feux de la rampe et les ors de la République manquent cruellement au leader MPR-Jamhuriya.