Un remaniement ministériel de grande ampleur ou un changement de gouvernement ? Bazoum Mohamed doit réfléchir à l’une de ces deux options. Pour mettre en musique son programme, le président de la République n’a pas l’éternité devant lui et il le sait. Bazoum Mohamed doit aller vite et bien. Les défis sont immenses.
C’est un doux euphémisme, le pays est au plus mal. « Nous sommes déterminés à poursuivre les réformes macroéconomiques de portée structurelle pour lever progressivement toutes les contraintes afin d’exploiter pleinement le potentiel de croissance de notre économie », a déclaré Bazoum Mohamed à l’ouverture du Forum des investisseurs organisé à Paris dans le cadre de la Table Ronde sur le financement du Plan de Développement Économique et Social (PDES) 2022-2026 du Niger. Sauf que le coup d’accélérateur si indispensable à la relance de l’économie nationale ne peut venir d’un gouvernement qui se tourne les pouces depuis 2 ans déjà. Nous l’avions écrit dans plusieurs de nos parutions, à savoir que l’équipe gouvernementale en place n’est pas à même d’aider le chef de l’État à atteindre ses objectifs ce, dans aucun domaine. Cela ne fait aucun doute, Ouhoumoudou Mahamadou et ses ministres sont englués dans leur incapacité à donner satisfaction au peuple cerné par mille et une difficultés. Quoiqu’on dise, le Niger n’est pas frappé par la fatalité, nous avons du ressort, le président de la République en est convaincu : « Ma conviction intime est que notre pays a devant lui un bel avenir, pourvu que nous soyons en mesure d’apporter les bonnes réponses à ses défis », a dit Bazoum Mohamed le jour de son investiture. Après 24 mois passés aux commandes de la Nation, le moment est venu pour le chef de l’État de se donner les moyens de concrétiser ses engagements en s’appuyant notamment sur un gouvernement capable de faire mieux que celui-ci. « Je sais que notre peuple a besoin de résultats qui transforment son quotidien […] Le gouvernement répondra aux aspirations du peuple », a déclaré Ouhoumoudou Mahamadou quelques semaines après sa prise de fonction. Dans les faits, le Premier ministre a passé le clair de son temps à tourner en rond. En termes de rendement, pratiquement aucun ministre ne s’est distingué. Plus qu’un simple remaniement ministériel, le président de la République doit plutôt opter pour un changement de politique. C’est du moins l’avis dominant au sein de l’opinion publique. Les priorités n’attendent pas, le président de la République se doit de rattraper les 24 mois perdus avec le gouvernement en place.