Le 24 avril 1995, Rhissa Ag Boula et ses compagnons d’armes ont décidé de remiser leurs kalachnikovs et autres engins de guerre pour faire la paix avec l’État du Niger. Fin de la ‘’rébellion touarègue’’ dans notre pays. Le lundi dernier, les festivités célébrant le 28ème anniversaire de la journée nationale de la Concorde ont été lancées à Tchintabaraden (dans la région de Tahoua). « Nous avons bâti, sur le socle des accords de paix, notre ambition de construire dans notre pays un véritable Etat de droit et de démocratie, qui fait la place à tous », a laissé entendre le ministre de l’Intérieur, Hamadou Adamou Souley. Jusqu’ici, tout est dans les clous, le discours est républicain, pour ainsi dire. Mais la ‘’sortie de route’’ du président de la Haute autorité à la consolidation de la paix (HACP) a quelque peu gâché la fête. Juste après avoir vanté ‘’l’expérience réussie de l’intégration des rebelles au sein de la Garde Nationale à travers les Unités Sahariennes Motorisées’’ au Niger, le général de division Mahamadou Abou Tarka a complètement déraillé.
« […] Les autorités maliennes et Burkinabè se sont isolées de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien ni militaire, ni financier. Elles se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagandes sur les réseaux sociaux, le réveil ne sera que plus douloureux », a déclaré le patron de la HACP. Là, on est à mille lieues des convenances diplomatiques qui régissent les relations d’État à État. Porter des jugements aussi critiques sur les choix d’un État souverain est tout simplement inadmissible. Disons-le clairement, Abou Tarka a dérapé. D’ailleurs, le général en a pris pour son grade : « […] Un général félon du Niger se permet d’insulter l’ensemble du peuple Burkinabè. Au lieu de se préoccuper de la situation sécuritaire du Niger, il a préféré se lancer dans le dilatoire […] Le général félon Abou Tarka, alias Abou Darga, quelqu’un qui a détourné les ressources des orphelins. Abou Tarka est le frère de feu Maman Abou. Au décès de Maman, cet escroc de général a détourné toutes les richesses au détriment des enfants de Maman Abou. Ce général de pacotille se lance dans un dilatoire accusant le Burkina de manipulation et autre. Ce moins que rien ne peut pas mettre en conflit les peuples du Burkina et ceux du Niger […] », a dit, dans une vidéo largement relayée par les réseaux sociaux, le cyber activiste et panafricaniste Burkinabè Ibrahima Maïga. Conclusion, le général Abou Tarka l’aurait cherché, il a raté une occasion de se taire. Il n’a pas fait honneur au devoir de réserve qui caractérise les militaires.
Sidi Tiégoum