Ce 02 avril 2022, Bazoum Mohamed a bien fait de ne pas célébrer ses 12 premiers mois à la tête du pays. L’évènement est passé inaperçu. Les médias étatiques se sont abstenus de sortir les trompettes. Il n’y a rien à célébrer. « Je saurais moi-même si au bout des 5 prochaines années j’aurais agi de façon à sensiblement améliorer, entre autres, la sécurité, la qualité de l’éducation, l’accès aux soins, à une meilleure alimentation, à l’eau potable, à un meilleur habitat, au courant électrique et à de meilleures routes au profit de tous les Nigériens », a dit le chef de l’État dans son discours d’investiture. Quatorze mois plus tard, Bazoum Mohamed n’en est encore qu’au stade des souhaits. Il espère déplacer des montagnes à coup d’incantations. Le président de la République a-t-il raté le début de son mandat ? Tout porte à croire que oui. Avec un gouvernement aussi amorphe que celui d’Ouhoumoudou Mahamadou, l’on ne peut s’attendre au moindre progrès ce, dans aucun domaine. « (…) Dans l’ensemble on peut dire que le début de la mise en œuvre de cette Déclaration de Politique Générale a été très positif et une réussite », a triomphalement déclaré le chef du gouvernement lors d’une interview qu’il a accordée à l’occasion de ses 100 jours de fonction. Ouhoumoudou Mahamadou a beau s’offrir des lauriers, il ne peut travestir la réalité. Les Nigériens sont plus que déçus par le gouvernement en place. Formée le 7 avril 2021, l’équipe du Premier ministre affiche aujourd’hui 426 jours d’immobilisme, d’errance. « À Niamey, depuis quelques jours, les stations de services de la capitale peinent à fournir aux usagers régulièrement du gasoil, de telle sorte que s’en procurer devient un véritable parcours de combattant », rapporte le quotidien gouvernemental dans sa parution de ce 06 juin 2022. Ce calvaire ne date pas d’hier. Cela fait plus d’une semaine déjà que le gouvernement d’Ouhoumoudou Mahamadou n’arrive pas à juguler cette pénurie. Le communiqué conjoint diffusé par le ministre du Commerce et son homologue du Pétrole le 1 er juin 2022 est la preuve ultime de l’incapacité du gouvernement à faire face à cette crise. Chaque jour qui passe complexifie le problème. Certains pans de l’économie nationale commencent à en pâtir. C’est le cas des services de transport intra-urbain (les ‘’faba-faba’’), contraints d’augmenter sur le tarif de la course. Il est certain que dans les jours à venir, cette crise va déteindre sur d’autres secteurs. Sous d’autres cieux, les sanctions n’allaient pas tarder. Les responsables de cette situation répondront de leurs actes. Mais au Niger, rien de tout cela n’arrivera. L’incompétence est la chose la mieux partagée au sommet de l’État.