L’urgence de quitter le franc CFA ne s’est jamais aussi vivement fait ressentir. Témoins privilégiés de cette époque charnière, nous observons un consensus croissant sur la nécessité de tourner cette page historique. Le franc CFA, ce vestige d’un passé colonial, est aujourd’hui un frein manifeste au plein épanouissement économique de nos Etats.
Les défenseurs du statu quo brandissent des arguments éculés, soutenant que l’abandon du franc CFA est une entreprise risquée, semée d’embûches. Mais l’histoire nous enseigne que les grandes avancées nécessitent souvent des décisions audacieuses.
Il est ironique de constater que ceux qui s’agrippent aujourd’hui au franc CFA avaient, dans un passé récent, élevé la monnaie comme symbole suprême de la souveraineté nationale. Ce principe, valable pour la France d’après-guerre, semble étrangement obsolète quand il s’agit de l’Afrique. Pourtant, l’Afrique, forte de son histoire et de sa place dans le monde moderne, est plus que jamais prête à revendiquer son droit à une souveraineté monétaire pleine et entière.
L’Alliance des États du Sahel (AES), créée en septembre 2023 et constituée actuellement du Niger, du Mali et du Burkina Faso, est un pas décisif dans cette direction. Sa proposition de créer une union économique et monétaire reflète une aspiration légitime à une autonomie financière. Il est impératif que les décideurs africains, et la communauté internationale dans son ensemble, soutiennent cette initiative. La sortie du Franc CFA n’est donc pas simplement une option, mais une nécessité pour les États de cette alliance qui cherchent à tracer leur propre voie dans un monde globalisé.
Les méfaits du franc CFA ne sont plus à démontrer. Cette monnaie, autrefois ancrée au franc français et aujourd’hui liée à l’euro, a souvent été manipulée sans égard pour les économies africaines qu’elle est censée servir.
En restant dans l’orbite du franc CFA, les nations africaines se condamnent à demeurer à la périphérie du développement économique mondial. La rupture avec cette monnaie représente bien plus d’une décision économique ; c’est un acte de souveraineté, de fierté et de vision pour l’avenir. Il est grand temps donc que les Etats de l’AES prennent en main leur destin monétaire, échappant ainsi à un cycle pernicieux qui a trop longtemps entravé son essor. L’heure d’une sortie coordonnée du Franc CFA est venue, afin de se libérer des contraintes d’un système monétaire qui ne sert plus leurs intérêts.