Daniel Mukuri. Ce nom doit certainement vous dire quelque chose. Il s’agit de ce sulfureux homme d’affaires d’origine congolaise par lequel est arrivé le scandale du marché ayant pour objet la conception, le financement, la fourniture, la réalisation, la mise en service, l’exploitation et l’entretien/maintenance des équipements de contrôle de la qualité de service et de la facturation du trafic téléphonique (voix et données) des opérateurs des réseaux de télécommunication disposant d’une licence d’exploitation au Niger.
L’objet de ce contrat PPP était en fait de déceler d’éventuelles fraudes fiscales des opérateurs téléphoniques en vue d’optimiser les recettes fiscales du pays, car avant la mise en place de ces équipements de contrôle, les opérateurs déclaraient les chiffres qu’ils voulaient sans que l’Etat n’ait aucun moyen d’en vérifier l’authenticité. Fort de ses accointances avec le régime du PNDS – Tarayya, Daniel Mukuri débarque au Niger alors qu’il était recherché depuis des années par Interpol Belgique. Il crée la société Mach-Agitech, avec Salif Diallo, autre personnage sulfureux et conseiller spécial du président Issoufou Mahamadou. C’est ainsi que le contrat susdit va être signé avec l’Etat du Niger, lequel sera grugé. Il est reproché à Mukuri d’avoir, courant année 2013-2014, commis et usé de faux mandats de représentation des sociétés Mach Luxembourg et Syniverselors de la signature de ce contrat et son avenant entre l’Etat du Niger et ces entreprises. Il est également reproché au même Mukuri d’avoir, courant années 2015, 2016 et 2017, usé de manœuvres frauduleuses pour se faire remettre 3.871. 548.500 francs CFA par ordres de virement du Payeur Général du Trésor public.
Après plusieurs rebondissements judiciaires, le dossier a été à nouveau jugé le 24 janvier 2024. Daniel Mukuri était poursuivi pour faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie portant sur la somme sus-indiquée. Le délibéré est attendu pour ce mercredi 27 février, mais le dossier n’a pas été enrôlé. Du côté de certains avocats, on s’interroge de savoir si les juges n’auraient-ils pas peur de rendre une décision dans ce dossier hautement politique ? Affaire à suivre…