‘’ Les performances de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) se chiffrent à environ 28% des recettes de la Direction Générale des Impôts, ce qui semble, à tout point de vue, en deçà du potentiel recouvrable’’, disait-on en 2023 à la DGI. Il ne pouvait en être autrement quand des entreprises prenaient des libertés avec le fisc, en ne délivrant pas la facture certifiée dans leurs transactions commerciales. C’est le cas du cimentier qui produit la marque Mango Cement, alors même que le Code général des impôts lui en faisait obligation. La fraude fiscale fausse les règles de la concurrence et asphyxie le développement socio-économique d’un pays. Tout naturellement, les services compétents de la DGI se sont intéressés à la comptabilité de Mango Cement. Des faits de fraude fiscale ont-ils été mis au jour ?
La contribution de Mango Cement aux finances publiques du Niger reflète-t-elle la réalité économique de ses activités ? Mango Cement est-elle animée d’une vision positive et responsable de ses obligations fiscales ? Quoi qu’il en soit, un redressement fiscal sera infligé au cimentier qui verra son siège social à Niamey fermé durant plusieurs jours. La COLDEFF réclame aujourd’hui 4 milliards de francs CFA à Mango Cement. Mais le cimentier refuse de payer ce qu’il doit au fisc. Était-ce du fait de ses accointances avec un homme politique influent du régime déchu ? Pour la COLDEFF, les intérêts de l’Etat doivent être préservés en toute circonstance. C’est ainsi que les comptes bancaires de l’entreprise sont mis sous séquestre. Et Mango Cement se saisit de cette situation pour refuser de verser le salaire du mois de février 2024 à ses employés nigériens. Ces derniers se sont vus verser juste une modique somme de 50.000 francs à chacun d’entre eux. La transparence est un atout, clé de succès pour les entreprises. Quant à la fiscalité, au-delà de l’enjeu financier, elle doit s’affirmer comme un enjeu de gouvernance et de responsabilité sociétale.