A Niamey, la situation énergétique est à bout de souffle. La Nigérienne de l’électricité (NIGELEC), entreprise publique chargée de la distribution de l’électricité, semble naviguer dans un océan d’incompétence et d’inefficacité, laissant ses abonnés plonger quotidiennement dans d’interminables heures d’obscurité. Sur les 24 heures que compte une journée, les habitants de Niamey subissent jusqu’à 10 heures de coupures, sinon plus. Ce phénomène, loin d’être un incident isolé, persiste depuis des mois et symbolise l’échec patent de la politique énergétique du pays.
Malgré la reconduction du contrat de fourniture d’énergie électrique avec le Nigeria, consécutive à la levée des sanctions imposées au Niger, la capacité de la NIGELEC à garantir un approvisionnement continu et fiable en électricité reste une promesse lointaine. Ce constat accablant est l’aboutissement d’une gestion calamiteuse sous le régime de la Renaissance, qui, après plus d’une décennie au pouvoir et des milliards de francs CFA empruntés pour booster le secteur, n’a pas su sécuriser l’approvisionnement en énergie électrique même de la capitale.
L’arrivée au pouvoir du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) n’a guère amélioré les choses, malgré le changement de direction à la NIGELEC. La nomination d’une directrice générale peu familiarisée avec le secteur énergétique semble être une illustration de plus de l’improvisation qui caractérise la gestion de cette crise. Entre-temps, les conséquences de ces délestages incessants sont désastreuses tant sur le plan économique que social. L’économie nigérienne, déjà fragilisée, subit des pertes importantes, tandis que le moral des citoyens de Niamey est mis à rude épreuve.
Face à cette crise énergétique chronique, plusieurs pistes de solutions doivent être envisagées par le CNSP pour éviter que le Niger ne sombre dans une précarité encore plus profonde. Tout d’abord, il est impératif de réformer la NIGELEC en renforçant la transparence de sa gestion et en mettant en place un cadre de responsabilisation clair pour ses dirigeants. Ensuite, le Niger doit diversifier ses sources d’énergie, en explorant davantage les options renouvelables telles que l’énergie solaire, abondante et sous-exploitée dans le pays.
La création d’une réglementation stricte sur la maintenance des infrastructures existantes et le développement de nouvelles capacités de production doivent également être prioritaires. Le gouvernement pourrait encourager les investissements dans le secteur énergétique par des incitations fiscales et des Partenariats Public-Privé (PPP) dynamiques.
En conclusion, si le CNSP ne prend pas des mesures drastiques pour corriger cette trajectoire défaillante, les coupures continueront de saper le développement du pays et de transformer la vie de ses citoyens en un calvaire quotidien. L’urgence d’une réforme énergétique au Niger ne peut être sous-estimée, sous peine de voir le pays reculer sur de nombreux fronts de développement essentiels.