Le chef de l’État a-t-il conscience du temps qui passe ? Aujourd’hui, cela fait pile 17 mois que Bazoum Mohamed dirige notre pays. Une présidence sans relief, et c’est peu de le dire. L’état de grâce, les erreurs de débutant, ne constituent plus des excuses derrière lesquelles peut se barricader le président de la République pour justifier l’atonie qui frappe son début de règne. Il a largement eu le temps de faire corps avec ses nouvelles fonctions. La période d’acclimatation dont il a besoin pour se familiariser à son fauteuil de magistrat suprême est largement épuisée. Le constat est unanime, la Renaissance 3 fait du surplace. « Ayant, comme beaucoup de Nigériens, placé un certain espoir dans l’arrivée du PNDS aux affaires, je suis, comme beaucoup de Nigériens, très déçu de la gestion du pouvoir en terme de gouvernance », écrit le socio-anthropologue franco-nigérien Jean-Pierre Olivier de Sardan dans une tribune qu’il a publiée quelques semaines après la réélection contestée d’Issoufou Mahamadou en 2016. Cette déception collective s’est grandement accentuée durant le second mandat d’Issoufou Mahamadou.
L’impopularité de ce dernier ne cesse de déteindre sur son dauphin. L’élection de Bazoum Mohamed a été entachée de scories, on ne peut nier cela. Sa légitimité démocratique est pour le moins faible. Malgré tout, les citoyens guettent fébrilement une aube nouvelle sous ce quinquennat. Il est temps que le président de la République se mette au diapason des attentes de son peuple. « La viabilité et la pérennité du régime démocratique sont tributaires de notre capacité à instaurer une gouvernance éthique conforme au pacte de confiance qui nous lie au peuple », a déclaré le chef de l’État dans son discours d’investiture. Quoiqu’on dise, il existe bel et bien un ‘’pacte’’ qui lie Bazoum Mohamed aux Nigériens. Ces derniers aspirent à un destin meilleur que celui qui est le leur aujourd’hui. De retour de vacances, que compte faire le chef de l’État ? Va-t-il cesser de se complaire dans l’attentisme qu’il affiche depuis sa prestation de serment ? De la sécurité à l’éducation en passant par la santé et la réduction de la pauvreté, les citoyens veulent des résultats probants. Bazoum Mohamed doit laisser le superflu (les discours creux, les catalogues de bonnes intentions, les voyages improductifs etc.) pour se consacrer exclusivement à l’essentiel, c’est-à-dire, la satisfaction des attentes pressantes des Nigériens. Le travail reprend après les vacances. Vivement que le président de la République se mette enfin au travail, qu’il débute réellement son quinquennat. Bazoum Mohamed a perdu trop de temps à tourner en rond oubliant qu’il est à la tête d’une nation de 22 millions d’âmes en proie à mille et une difficultés.