En élaborant son tout premier Plan de Développement Économique et Social (PDES) 2012-2015, le gouvernement d’Issoufou Mahamadou a laissé entendre qu’il s’attèle à la recherche des « solutions aux préoccupations de court terme (…) des stratégies cohérentes de développement à long terme mieux aptes à valoriser les ressources naturelles et humaines pour assurer l’épanouissement des générations futures. » Force est de constater que les jalons de l’épanouissement des ‘’générations futures’’ n’ont pas été posés à travers ce PDES mis au point par Amadou Boubacar Cissé dit ‘’ABC’’, alors ministre du Plan. Pour rappel, le soutien de la ‘’communauté internationale’’ lors de la table ronde sur le financement dudit PDES (organisée les 13 et 14 novembre 2012 à Paris), s’est traduit par des ‘’engagements’’ à hauteur de 4,8 milliards de $ US. Soit ces promesses n’ont pas été suivies d’effet, soit les fonds mis à disposition de notre pays ont pris d’autres chemins. Les Nigériens, dans leur très grande majorité, n’ont pas vu leur quotidien changé. Pour preuve, sur toute cette période, notre pays n’a cessé d’occuper le dernier rang mondial en termes d’Indice de Développement Humain (IDH). Les mêmes observations peuvent être transposées au PDES 2017-2021 au slogan trompeur : « Un Niger renaissant pour un peuple prospère ».
Au sortir de la conférence tenue à Paris (les 13 et 14 décembre 2017) pour le financement de ce PDES défendu par la ministre du Plan Aïchatou Kané Boulama, les annonces et manifestations d’intérêts ont atteint un montant global de 23 milliards de $ US. Les Nigériens attendent toujours les prémices d’un développement véritable, d’une croissance inclusive. « […] Notre économie a connu un taux de croissance moyen annuel de 5,8% sur la période 2011-2020 (…) la pauvreté a baissé, surtout en milieu rural. La classe moyenne, quant à elle, s’est renforcée », d’où est-ce qu’Issoufou Mahamadou sort-il ces données ? Ces propos fantasmagoriques ne sauraient cacher la réalité, celle d’un Niger qui peine à se sortir la tête de l’eau. Les PDES, tout comme la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI NIGER 2035), ne sont que des chapelets de bonnes intentions, rien de plus. D’année en année, les problèmes des Nigériens restent entiers. Le régime de Bazoum Mohamed espère mobiliser près de 20.000 milliards de FCFA pour la mise en œuvre du PDES 2022-2026. C’est dans cette optique qu’est prévue une table ronde des ‘’investisseurs et partenaires au développement’’ (du 5 au 6 décembre 2022 à Paris). Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, est-on tenté de dire. D’un PDES à l’autre, les Nigériens courent toujours après un lendemain meilleur.