Ce 3 mai 2023, lors d’une rencontre d’échanges avec les organisations de la société civile à Ouagadougou, le ministre Burkinabè de la Défense nationale, le Colonel-major Kassoum Coulibaly, a déclaré : « Nous sommes en train d’agir par nos propres moyens, peu de gens interviennent… Le Burkina Faso demande uniquement qu’on nous envoie des moyens pour que nous fassions cette bagarre. On n’a pas besoin d’un soldat étranger, nous allons gérer notre affaire nous-mêmes ».
Et d’ajouter : « Il y a vraiment une coalition internationale contre le Burkina Faso actuellement et ça, vous devrez le comprendre par rapport à la ligne directrice que nous avons prise. Il faut qu’on en soit conscient, (…) que chacun le comprenne ». Qui les autorités Burkinabè accusent-elles ainsi ? On sait que le retrait de la France du Burkina Faso n’a pas été du goût de Paris. Depuis, les relations entre les deux pays se sont considérablement dégradées. Il y a avec le Burkina Faso “des relations d’amour-haine avec la France ou d’affection déçue”, a expliqué un chercheur Français. On sait aussi que Ouagadougou se plaint constamment de ‘’violations de son espace aérien’’. D’aucuns ont leur petite idée quant à l’identité du (ou des) pays visé par ces accusations. Les récents propos du général Abou Tarka sont restés en travers de la gorge de l’opinion publique burkinabè : « Dans leur fuite en avant pour garder un pouvoir arraché de force, les juntes malienne et Burkinabé se sont isolées de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien. Ni miliaire, ni financier. Elles se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux. Le réveil n’en sera que plus douloureux », a lâché le président de la Haute autorité à la consolidation de la paix du Niger (HACP). Les autorités burkinabè mettent-elles le Niger parmi les membres de cette ‘’coalition internationale’’ qui voudrait nuire au pays des Hommes intègres ? Le ‘’Comité Union Tillabéri pour la Paix, la Sécurité et la Cohésion Sociale’’ ne s’est pas embarrassé de précautions pour répondre à cette question : « Le déploiement des Forces étrangères notamment françaises sur les frontières du Burkina Faso et du Mali à partir de notre territoire avec à leurs côtés les mercenaires Tchadiens est fait dans la perspective de lancement d’attaque contre ces deux pays frères et amis », a récemment déclaré cette organisation de la société civile. Pour sa part, Ouagadougou se garde de donner des noms. Le monde a hâte de connaître l’identité des pays qui tenteraient de se liguer contre le Burkina Faso.
Sidi Tiégoum