L’adoption, jeudi 11 mai 2023, du nouveau projet de loi modifiant et complétant la loi N° 2007-26 du 23 juillet 2007 portant statut Général de la Fonction Publique de l’Etat est diversement appréciée au sein du monde du travail en particulier et de l’opinion nationale plus largement, au regard d’un certain nombre d’innovations qui y sont apportées.
Le débat porte singulièrement sur la prorogation de deux (2) ans de l’âge de départ à la retraite, qui passe de 60 à 62 ans. Pour une frange des organisations syndicales, l’initiative est louable en ce qu’elle permet de maintenir encore les dernières vagues d’agents bien formés et expérimentés dans l’administration publique qui est de plus en plus confrontée à un manque criard de ressources humaines compétentes.
Un argument fallacieux et égoïste, selon une autre frange, qui considère qu’il faille plutôt libérer les places aux milliers de jeunes diplômés. En effet, Le report de l’âge de la retraite peut réduire les opportunités d’emploi pour les jeunes travailleurs, en retardant le renouvellement des générations sur le marché du travail.
‘’Lorsqu’on a travaillé jusqu’à l’âge de 60 ans dans l’administration publique sans parvenir à former un proche collaborateur qui pourra vous remplacer valablement au poste, ce n’est pas en 2 ans que c’est faisable’’, opine un responsable syndical.
Par ailleurs, certains travailleurs, notamment ceux qui occupent des emplois physiquement exigeants, peuvent être mécontents de devoir travailler deux ans de plus.
Mais dans le nouveau statut, le gouvernement a équilibré cette mesure en rehaussant l’âge de recrutement aussi qui passe de 40 à 42 ans, soit deux (2) de plus.
Il en est de même pour l’âge de reclassement pour les candidats aux concours professionnels qui passe de 50 à 52 ans. Il est également institué une indemnité de départ à la retraite qui équivaut à six (6) mois de salaire.
Avec l’adoption de ce nouveau statut général de la Fonction Publique par l’Assemblée nationale, une première étape vient d’être franchie.
Reste la manche la plus importante, à savoir sa mise en application effective qui comporte des enjeux financiers importants. Quels leviers le gouvernement compte-t-il actionner pour mobiliser suffisamment de ressources financières lui permettant de faire efficacement face au rehaussement du volume de la masse salariale ? Pour sûr, il peine déjà aujourd’hui à assurer cette charge avec les ressources internes qu’il parvient à mobiliser. Du fait de cette situation, il est régulièrement contraint d’aller sur le marché financier régional pour chercher de la liquidité. Gare donc à une fronde généralisée des travailleurs s’il essaie de traîner l’application du nouveau statut !