Grosso modo, 80% des personnes inquiétées pour fait de corruption, sont du parti PNDS, a déclaré le président Mohamed Bazoum à un medium britannique. Ce qui laisse supposer que 80% des postes juteux, c’est-à-dire, où l’on peut « manger » et donc, corrompre et être corrompu, se trouvent dans les mains des militants de son propre parti. Du moins, si l’on fait une extrapolation de ces données, au plan national. Il en ressort, a priori, que la formation politique du chef de l’Etat n’est pas sectaire puisse qu’elle laisse 20% des places convoitées, propices, au fléau précité, aux mains des autres, peut-être même de l’opposition.
C’est un fait avéré que si vous n’êtes pas aux commandes de l’appareil d’Etat, vous n’aurez pas la possibilité de corrompre ou d’être corrompu avec les deniers publics. Soit dit en passant, selon Maître Lirwana, le détournement des deniers publics n’existe plus dans le code pénal. C’est un autre problème… En attendant, nous ne savons pas si l’homme de Tesker a provoqué un grand enthousiasme au sein des militants de base de son propre parti en leur avouant qu’il a dû laisser 20% du « gâteau » à des mains étrangères, c’est-à-dire, non-PNDS. Si ce chiffre incriminé ne se rapportait qu’aux alliés, cela pourrait encore se comprendre. Quoiqu’il faille cependant tenir compte d’éventuels « faux amis » qui pourraient s’infiltrer dans la dynamique. Admettons même que les 20% dont il est question, soient des alliés. Là, le PNDS-Tarraya est sa mouvance pourraient être accusés d’ostracisme, ce qui n’est pas bon pour son image de marque. Il faut donc qu’il veille à l’équilibre des choses, d’une manière ou d’une autre. Ce ne sera pas chose aisée puisque l’opposition est par définition, dépourvue de toute responsabilité de donneur d’ordre, en matière de finances. Il faudra donc s’employer avec constance et rigueur à propulser un nombre conséquent d’opposants dans ces fonctions névralgiques. Ce faisant, on arrivera peut-être un jour à constater qu’il y’a autant de corrompus et de corrupteurs dans l’opposition que dans la majorité. Pour l’heure, nous comprenons que le chef de l’Etat fasse gris mine en face du bilan qu’il a lui-même constaté, à son corps défendant. Profitons-en, pour relever que le discours du magistrat suprême Nigérien lors de la présentation du prix Mo Ibrahim de son prédécesseur Issoufou Mouhamadou, a été, certes, édifiant, mais n’a pas levé toute équivoque sur le bicéphalisme a la tête de l’Etat dont tous deux, seraient les acteurs. Nous avons compris qu’un lien puissant de loyauté les unit, hier, comme aujourd’hui. Cela ne fait pas un pli. Tout naturellement, il ne peut augurer du futur. Or, il sait, comme le lecteur, que rien n’est figé dans la marche de l’histoire et que le pouvoir, non seulement peut corrompre les âmes les plus trempées, mais peut aussi s’user de mille et une manières. Il s’en suit que personne ne sait de quoi demain sera fait. Le dire peut paraître suspect. Ne pas le dire aussi. Il eut mieux valu sur ce sujet, formuler le credo immuable du musulman : Incha Allah. Si Dieu le veut. Ce qui a été valable hier, et l’est aujourd’hui, pourra l’être demain. Incha Allah !