L’affaire Uraniumgate est un sujet brûlant qui hante l’ancien président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou. Selon le journal français spécialisé Africa Intelligence, dans son édition du 27 avril 2023, il est soupçonné d’avoir perçu comme rétro-commissions une somme de 2,6 millions de dollars dans le cadre de la vente à perte de 2 500 tonnes d’uranium, acquis auprès de la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin). L’argent aurait été viré par Energy Standard Trading FZE sur un compte de la Standard Chartered Bank de Dubaï appartenant à OKI International Trading LLC, le 14 mars 2012.
Cette information, véritable bombe médiatique au Niger, a poussé les avocats de l’ex chef de l’Etat à annoncer leur intention de porter plainte. Cependant, à ce jour, on ignore si cette plainte a effectivement été déposée, compte tenu des risques potentiels qu’une telle démarche pourrait impliquer pour Issoufou. Ou est-ce un simple coup de communication visant à détourner l’attention de cette affaire embarrassante ?
Quoi qu’il en soit, le tribunal populaire du Niger semble avoir déjà rendu son verdict sur l’affaire, déclarant Issoufou Mahamadou coupable. Et pour cause, ses dix ans au pouvoir ont été marqués par de nombreuses affaires teintées d’un parfum de corruption : MDN, Minutes d’Areva, Radisson Blue, Sommet de l’UA, Train de Bolloré, privatisation de l’aéroport de Niamey, pour n’en citer que quelques-uns.
L’affaire Uraniumgate apparaît ainsi comme un piège politique durable pour Mahamadou Issoufou. Et une question demeure : parviendra-t-il à s’en sortir indemne ? Seul l’avenir nous le dira. Mais ce qui est certain, c’est que cette affaire a profondément terni sa réputation et a alimenté la méfiance du peuple nigérien envers ses élites politiques. Au-delà des conséquences individuelles pour Issoufou, l’affaire Uraniumgate met en lumière l’impérieuse nécessité d’une réforme profonde pour combattre la corruption et rétablir la confiance dans la gouvernance du Niger. C’est une exigence fondamentale dans une démocratie.
La Rédaction