Depuis plusieurs mois, Bazoum Mohamed n’a de cesse de courtiser les djihadistes notamment ceux de la région dite des trois frontières. Après avoir fait libérer quelques ‘’chefs’’ terroristes, le président de la République continue de tendre la main à l’endroit des entrepreneurs criminels qu’il espère ramener dans le droit chemin. Lors de sa ‘’visite de travail sur le terrain’’ dans le département de Torodi le 03 juin 2022, Bazoum Mohamed a revêtu ses boubous d’apôtre de la paix. La fleur au fusil, le chef suprême des armées a déclaré : « Ces gens [les terroristes] qui sont égarés depuis longtemps, je leur ai dit qu’ils doivent un peu regarder pour savoir ce qu’ils gagnent en perturbant la vie des populations. Ceux qu’ils gagnent en menant la vie qu’ils sont en train de mener aujourd’hui. J’ai toujours dit que notre porte est ouverte pour qu’ils renoncent à cette vie qui ne les conduit nulle part (…) Je reste toujours ouvert pour ceux d’entre eux qui vont renoncer à tout cela et qui voudront vivre normalement nous leur créerons les conditions pour qu’il en soit ainsi (…) » Aller au chevet des populations de Torodi et Makalondi est une très bonne idée en soi. Se faisant, le chef de l’État se démarque radicalement de son prédécesseur, lequel n’a jamais fait preuve d’empathie envers ses concitoyens victimes du terrorisme. Bazoum Mohamed est plein de bonnes intentions, cela ne fait aucun doute. Seulement, d’aucuns ont l’impression qu’il disperse ses efforts, il est en proie à un gros dilemme. Autant il veut croiser le fer avec les djihadistes, autant il veut faire ami-ami avec eux. Ecartelé entre ces deux options, le chef de l’État donne à penser qu’il est bien démuni face à la montée en puissance des terroristes, notamment dans le sud-ouest de notre pays. Bazoum Mohamed ne s’est-il pas encore rendu compte que les djihadistes ne comprennent que le langage de la force ? Un ennemi au faîte de sa puissance n’entend pas négocier. Les terroristes actifs dans la zone des trois frontières sont au summum de leurs capacités de nuisance (34.746 personnes déplacées internes et 60 % des écoles sont fermées, selon les données officielles), ce n’est pas demain qu’ils vont opter pour des pourparlers avec l’État. C’est dire que la main de Bazoum Mohamed restera désespérément tendue jusqu’à la fin de son mandat. Les égarés (comme il les appelle) ne sont pas près de revenir à la raison, ils ont vendu leurs âmes au diable, pour ainsi dire. Le mal a pris possession de leurs êtres. Le président de la République perd son temps à vouloir dialoguer avec ces écervelés. C’est une stratégie contre-productive.