L’inauguration de la centrale solaire de Gorou Banda au Niger, d’une capacité de 30 mégawatts, aurait dû être une lueur d’espoir dans le tumulte de pénurie énergétique que traverse notre pays. Cependant, l’ambassade de France, par son attitude, a transformé ce qui aurait pu être un motif de célébration en une farce diplomatique aux relents néocoloniaux.
Dans un contexte où le Niger fait face à une crise énergétique aiguë, exacerbée par l’arrêt de la fourniture d’électricité par le Nigeria suite au coup d’Etat du CNSP du 26 juillet 2023, la mise en service de cette centrale financée grâce à un prêt de la France via l’Agence Française de Développement (AFD) et un don de l’UE devrait être une bouffée d’air frais. Mais le tweet de l’ambassade française, reconnaissant le lancement opérationnel de la centrale tout en soulignant des “risques opérationnels” non spécifiés, est révélateur d’une diplomatie ambiguë, voire maladroite.
Loin de se réjouir sans réserve de cette avancée significative pour le Niger, l’ambassade choisit de tempérer son message par une mise en garde vague et alarmiste. Ce positionnement n’est-il pas révélateur d’une certaine réticence à voir le Niger s’affranchir, même partiellement, de sa dépendance énergétique ? Ce positionnement ne serait-il pas celui d’un ancien colonisateur qui ne peut se résoudre à lâcher les rênes ? Cette attitude profondément irrespectueuse, loin de favoriser une coopération saine, ne fait qu’entretenir la défiance entre deux pays aux relations diplomatiques déjà compliquées.
Le Niger, en proie à des tensions internes et externes, a plus que jamais besoin de partenaires fiables et sans équivoque dans sa quête de développement et de stabilité. La diplomatie française aurait donc mieux gagné à exprimer un soutien plus franc et constructif.
En conclusion, l’attitude de l’ambassade de France au Niger sur la question de la centrale solaire de Gorou Banda n’est pas seulement une maladresse diplomatique, c’est un symptôme d’une vision politique dépassée, où les vieux réflexes coloniaux l’emportent sur les principes de respect mutuel et de coopération équitable. Le Niger mérite des partenaires qui respectent sa quête d’autonomie et de progrès, et non des acteurs qui, sous couvert d’aide, perpétuent des dynamiques de pouvoir désuètes et condescendantes.