La saga des sanctions imposées par la CEDEAO au Niger dépasse l’entendement dans son absurdité et son iniquité. Ces mesures, tel un David faisant face à un Goliath institutionnel, dévoilent non seulement l’arbitraire d’une organisation régionale en dérive, mais aussi son mépris flagrant pour la justice et l’équité. Le Niger, victime d’une vendetta économique sous couvert de diplomatie, se dresse maintenant pour réclamer des réparations, non seulement matérielles mais également morales.
Ces sanctions, que l’on pourrait qualifier de kafkaïennes, sont une parodie de gouvernance régionale. Le gel des transactions commerciales et financières, la fermeture des frontières, et d’autres mesures draconiennes semblent moins dictées par une politique de bon voisinage que par un désir de nuire. La CEDEAO, sous ce jour, apparaît non pas comme un gardien de l’intégrité régionale, mais plutôt comme un club d’intérêts égoïstes, prêt à sacrifier un membre pour des raisons obscures et inavouées.
L’ironie du sort veut que le Niger, loin de plier sous le poids de ces mesures, se trouve aujourd’hui en position de force, grâce à l’exploitation de son pétrole et à l’attrait stratégique de son pipeline Niger-Cotonou. Cette dynamique renverse la table des négociations, exposant la myopie et l’irresponsabilité des décideurs de la CEDEAO.
Plus accablant encore est le caractère illégal de ces sanctions. Non ratifié par les Assemblées nationales des pays membres, le fameux Protocole Additionnel de la CEDEAO relève davantage de l’opacité et de la manipulation que de la légalité. C’est une honte, une insulte à la démocratie.
En demandant des réparations, le Niger ne cherche pas simplement à redresser les torts subis ; il lance un défi à la CEDEAO, l’exhortant à se réinventer ou à se dissoudre. C’est un appel à une restructuration radicale, à la transparence, et au respect des principes démocratiques et juridiques qui devraient être le socle de toute union régionale.
La CEDEAO, en tant qu’entité supranationale, se doit d’incarner les valeurs de justice et d’équité qu’elle prétend défendre. Le Niger, par son audace et sa détermination, rappelle à cette institution et au monde entier que la dignité et la souveraineté d’un État ne sont pas à vendre, encore moins à sanctionner sans fondement légal.
Alors qu’une bataille juridico-politique se termine, une autre commence : celle de la réhabilitation du Niger et, espérons-le, d’une CEDEAO repensée et plus juste.