Depuis quelque temps, un vent de changement souffle sur le Sahel, emportant avec lui les dernières illusions d’un retour en arrière possible pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ces trois (3) nations, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont franchi le Point de Non-Retour (PNR) face à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Un point de non-retour qui marque la réaffirmation d’une souveraineté chèrement acquise.
La CEDEAO, malgré ses efforts et promesses, se heurte à une vérité incontournable : rien ne pourra faire revenir ces États sur leurs pas. Leur décision concertée de quitter simultananément l’institution régionale, prises dans la douleur et l’adversité, reflètent une détermination sans faille à préserver leur indépendance et leur dignité nationale. Cette fermeté est d’autant plus remarquable qu’elle survient dans un contexte régional tumultueux, où les pressions politiques et économiques auraient pu facilement ébranler des nations moins résolues.
Le Niger, en particulier, illustre cette tendance à l’affirmation souveraine. La levée probable des sanctions de la CEDEAO, sans contrepartie significative de notre pays, témoigne d’une nouvelle dynamique au Sahel. Le Niger ne plie pas, malgré les pressions ; il se redresse, forgeant de nouvelles alliances et diversifiant ses partenariats économiques, notamment avec le Togo et le Maroc. Cette stratégie audacieuse, qui s’apparente à un dribble habile dans le jeu géopolitique, pourrait bien redéfinir l’équilibre des pouvoirs dans la région.
La CEDEAO, quant à elle, semble avoir perdu de son influence et de sa crédibilité. Ses sanctions apparaissent désormais comme des vestiges d’une époque révolue, où l’organisation pouvait prétendre dicter sa loi. Aujourd’hui, face à la détermination des États du Sahel, elle semble dépassée, incapable de s’adapter à un paysage politique en pleine mutation.
Le scénario d’un retour au statu quo ante paraît donc désormais illusoire. Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont trop investi dans leur parcours indépendant pour envisager un retour en arrière. Ils ont enduré des épreuves, surmonté des obstacles, et ce parcours les a soudés autour d’une vision commune : celle d’une souveraineté inaliénable et d’une solidarité à toute épreuve.
Ce PNR franchi par l’AES n’est pas seulement un acte de défiance ; c’est une déclaration d’autonomie, un choix irrévocable pour l’autodétermination. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger montrent ainsi à la CEDEAO, et au monde entier, que la souveraineté d’un État n’est pas un concept abstrait, mais une réalité tangible, forgée dans la résilience et la fierté nationale. Leur message est clair : la souveraineté, une fois acquise, est un trésor inestimable, à défendre coûte que coûte.