L’épopée pétrolière du Niger, marquée par l’inauguration emblématique de la raffinerie de la SORAZ en 2011, se trouve aujourd’hui à un tournant décisif. Sous l’égide de la CNPC et de l’État du Niger, cette installation a incarné une avancée majeure, alimentée par un investissement colossal de 2 milliards de dollars US. Toutefois, derrière ce tableau de coopération et de développement industriel, des ombres se sont insinuées, voilant partiellement la transparence financière et opérationnelle de ce projet.
La capacité de la SORAZ à traiter 20.000 barils par jour a indéniablement amoindri la dépendance nigérienne aux importations pétrolières. Cet établissement a non seulement stimulé l’économie locale en fournissant divers produits pétroliers, mais a également étendu son influence commerciale à travers l’exportation. Cependant, les recettes fiscales exactes générées, élément crucial pour l’évaluation de son impact économique, restent un mystère.
La gestion de l’exploitation pétrolière, durant les règnes successifs de Mahamadou Issoufou et Bazoum Mohamed, a été assombrie par des accusations d’opacité et d’irrégularités. Les appels pour une enquête approfondie, bien que légitimes, se sont heurtés à l’inertie politique, laissant de nombreuses questions sans réponses.
Aujourd’hui, sous l’impulsion du général Tiani, une Inspection Générale d’État (IGE) est en cours sur le pétrole nigérien, marquant ainsi le début d’une ère nouvelle. Les enquêteurs de l’IGE, en collaboration étroite avec le ministère du Pétrole, s’attellent à dissiper les brumes qui ont longtemps entouré la gestion de la SORAZ. Cette investigation sera renforcée par l’expertise de vérificateurs internationaux, promettant un audit d’une envergure et d’une impartialité sans précédent.
Au-delà des simples chiffres, c’est une quête de vérité et de justice qui anime désormais le peuple nigérien. Les citoyens, assoiffés de transparence, attendent avec impatience les révélations sur le coût réel de la raffinerie, le montant des recettes générées et l’état des remboursements effectués par l’État. Plus qu’une simple clarification comptable, c’est le désir de responsabilisation qui prévaut, avec l’ambition de voir les fautifs, quels qu’ils soient, répondre de leurs actes.
Ainsi, dans l’ombre de cette enquête majeure, se dessine la possibilité d’une ère où des actions concrètes seront menées pour rectifier les erreurs du passé et où la transparence et la responsabilité deviendraient les piliers du secteur pétrolier du Niger, balayant ainsi les doutes et controverses qui les ont longtemps éclipsées.