Ce 9 septembre 2022, l’opposition politique nigérienne (ou ce qu’il en reste) s’est précipitamment agglutinée autour du Premier ministre pour une ‘’réunion’’ du Conseil National du Dialogue Politique (CNDP). Visiblement heureux de retrouver une instance qu’ils ont longtemps boycottée, les opposants ont promis de faire désormais montre d’une assiduité sans faille et d’apporter leur « contribution à la résolution de l’ensemble des problèmes et questions qui vont être soumis » à l’appréciation du CNDP. À propos de problèmes justement, le terrorisme en est un, sinon le principal. Comment venir à bout de cette menace qui n’en finit pas ? « Doter les Forces de Défenses et de Sécurité de davantage de moyens pour mieux contrer cette menace », ont estimé les adversaires du régime en place. C’est bien regrettable de voir l’opposition politique faire la même lecture erronée de la situation sécuritaire que les tenants du pouvoir. Dans un passé récent, Mahamane Ousmane et ses amis de la CAP20-21 ne ratent aucune occasion d’étriper le pouvoir de Bazoum Mohamed quant à son incapacité à gérer la question sécuritaire. Multiplier les achats d’armes, comme le suggère l’opposition politique, n’a jamais constitué une solution efficace contre le terrorisme. Le Niger a beau consacrer l’essentiel de son budget à l’acquisition d’équipements et à la formation des troupes, il n’atteindra jamais le niveau de puissance militaire de la France qui a platement échoué à juguler le terrorisme au Sahel.
« La principale explication de l’échec américain en Afghanistan est le choix d’une stratégie (…) basée quasiment exclusivement sur l’usage de la force. Le soutien au développement a été très peu important au regard des sommes colossales affectées aux opérations militaires », a dit un analyste. L’opposition nigérienne ignore-t-elle que le « tout militaire » a ses limites dans une guerre asymétrique telle que celle que nous vivons ? On aurait applaudi la CAP 20-21 si elle s’est évertuée à expliquer au régime en place les racines du mal qui endeuille nos villages depuis des années. « Les causes principales du terrorisme sont aujourd’hui l’exclusion et le manque de droits », a dit Amina Mohamed, vice-secrétaire générale des Nations Unies. Le djihadisme n’a pas besoin d’une sève idéologique pour prospérer, il se nourrit de l’injustice dont sont victimes les populations. Tahirou Seydou dit “Parc 20” et ses compagnons de la CAP20-21 auraient dû exhorter le PNDS-Tarraya à cesser les violations des droits civiques des Nigériens. Les experts sont formels, les États du Sahel doivent amorcer des réformes profondes pour aboutir sur des institutions républicaines au service exclusif des peuples. Face au terrorisme, il faut une approche plus politique et sociale que militaire. Le pouvoir de Bazoum Mohamed et la CAP 20-21 semblent ignorer cela.