Depuis qu’il a répondu favorablement à la ‘’main tendue’’ du camarade Issoufou en août 2016, Seïni Oumarou a privé les Nigériens de ses critiques corrosives à l‘endroit du régime tarrayiste. Dans son ‘’contre bilan’’ de mai 2015, le leader du MNSD-Nassara a, comme à son habitude, descendu en flammes le pouvoir d’alors notamment en ce qui concerne le volet de la lutte contre le terrorisme :
« En vérité, la politique sécuritaire du Président Issoufou Mahamadou n’est en réalité qu’une politique d’insécurité. Raison pour laquelle, nous parlons de haute trahison de la part du Président de la République », a déclaré Seïni Oumarou. Et d’ajouter : « En effet, force est de constater que les récents événements douloureux survenus dans la région de Diffa, laissent perplexes les Nigériens et nous interpellent tous sur la capacité du Président Issoufou Mahamadou à conduire à bon port les destinées de notre cher pays ». Depuis, Seïni Oumarou a abandonné ses attaques au vitriol contre le PNDS-Tarraya. Devenu allié de la Renaissance, le patron du MNSD-Nassara s’est défait de son impétuosité, il est dans la modération maintenant, dans les ‘’conseils avisés’’. Ce 6 avril, dans son discours à l’occasion de l’ouverture de la 1ère Session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2023, Seïni Oumarou est forcément revenu sur le thème de la lutte contre le terrorisme. « […] Je voudrais, encore une fois, rendre un vibrant hommage aux Forces de Défense et de Sécurité qui, malgré des voisinages menaçants à presque toutes nos frontières, continuent à préserver l’intégrité de notre territoire […] à cet égard, tout en félicitant le Gouvernement pour les importants efforts qu’il consent pour mieux équiper nos troupes et soutenir leur moral, nous l’exhortons à déployer toutes les stratégies et approches possibles pour endiguer cette crise sécuritaire. Dans cet ordre d’idées, la Représentation nationale invite le Président de la République SEM MOHAMED BAZOUM à s’ouvrir à tous les pays voisins pour constituer un front de riposte encore plus large que l’horizon du G5 Sahel », a déclaré le président de l’Assemblée nationale. On le sait, le pouvoir de Niamey est quelque peu frileux quant à l’idée de collaborer (pleinement et entièrement) avec les juntes malienne et burkinabè. Pourtant, le combat contre le terrorisme au Sahel ne peut être mené avec efficacité sans l’implication de ces deux États. Le G5 Sahel n’a jamais véritablement existé au grand dam des pays qui forment la zone dite des ‘’trois frontières’’, l’épicentre de la violence terroriste au Sahel. Seïni Oumarou exhorte le chef de l’État à regarder du côté de Bamako et Ouagadougou dans le but d’asseoir une coopération militaire à même d’annihiler les capacités de nuisance des terroristes actifs dans notre sous-région. Pour une approche réaliste du problème sécuritaire, c’en est une.