« Ouagadougou a jugé que le général nigérien, Mahamadou Tarka dit Abou, qui a dénigré la stratégie burkinabè de lutte contre le terrorisme, a ‘’un besoin avéré de mise à niveau sur l’évolution du contexte sécuritaire actuel au Burkina Faso et dans le Sahel et sur l’histoire des deux pays’’ », a rapporté l’Agence d’Information du Burkina (AIB) qui se base sur des sources diplomatiques.
En s’en prenant vertement à Bamako et Ouagadougou, le président de la Haute autorité à la consolidation de la paix (HACP) a littéralement porté des coups de canif aux convenances diplomatiques : « Dans leur fuite en avant pour garder un pouvoir arraché de force, les juntes malienne et Burkinabé se sont isolées de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien. Ni miliaire, ni financier. Elles se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux », a déclaré Abou Tarka. Question prosaïque : il est où le respect des choix de l’autre ? Pourtant, le patron de la HACP a clairement rappelé les options privilégiées par le Niger : « le Président de la République, a fait le choix de faire appel à nos alliés, français, allemands, américains, italiens, espagnols, mais aussi nos alliés africains au sein de la CEDEAO et de l’UA, des Nations Unies », a-t-il déclaré. Alors pourquoi Abou Tarka dénie-t-il au Mali et au Burkina Faso le droit de choisir librement leurs partenaires ? Que ces deux pays soupent avec le diable s’ils le désirent, en quoi est-ce que cela dérange-t-il le Niger ? Les interrogations et les indignations suscitées par les propos sidérants du général Abou Tarka ne sont pas près de s’estomper : ‘’Pourquoi, diantre, faudrait-il que Bamako et Ouagadougou s’alignent sur les positions de Niamey alors que les deux ne le demandent pas à Niamey malgré tout ? L’intolérance que les dirigeants de Niamey affichent vis-à-vis des nigériens voudront-ils l’appliquer à d’autres peuples ? La pensée unique qu’ils veulent instaurer au Niger ont-ils l’intention de l’imposer au Burkina Faso et au Mali ?’’, se demande l’universitaire Boubé Namaïwa. Et d’ajouter : ‘’Le Burkina Faso et le Mali ont librement choisi leur camp tout comme le Niger le sien. Les deux pays n’ont jamais critiqué ou dénigré les options du Niger encore que celles-ci le soient à tous égards vis-à-vis des d’eux’’. Heureusement, nos voisins n’ont pas pris la mouche suite à la ‘’déclaration malheureuse’’ du général Abou Tarka. « La souveraineté est la qualité de l’État de n’être obligé ou déterminé que par sa propre volonté », dit-on. Le patron de la HACP doit s’en rappeler constamment.