« J’ai déjà à deux reprises loué la sagesse de mon adversaire du second tour, le Président Mahamane Ousmane. Je suis disposé à entretenir avec lui ainsi qu’avec les autres leaders des partis politiques de l’opposition le dialogue constructif qu’il faut pour favoriser un climat politique apaisé, propice aux intérêts de notre pays », a dit Bazoum Mohamed dans son discours d’investiture le 02 avril 2021. Hormis Ibrahim Yacouba qui (sur la pointe des pieds) a regagné les terres nourricières de la Renaissance 3, les principaux leaders de l’opposition politique restent droits dans leurs bottes, ils ne reconnaissent toujours pas l’élection de Bazoum Mohamed à la magistrature suprême. En clair, les lignes n’ont pas bougé dans le sens espéré par le dauphin d’Issoufou Mahamadou. Mahamane Ousmane et ses compagnons politiques ont délocalisé le différend électoral qui les oppose à Bazoum Mohamed au-delà des frontières du Niger. « Nous avons déposé une requête, le 21 juin 2021, auprès de la Cour de justice de la CEDEAO qui est compétente pour connaître et juger les violations des droits de l’Homme », a déclaré Lirwana Abdourahamane, avocat de Mahamane Ousmane, après avoir épuisé toutes les voies de recours au niveau national.
L’ancien président de la République et ses soutiens au sein de l’opposition politique ne désespèrent pas. Mieux, ils sont convaincus de tenir le bon bout. Lors d’une sortie médiatique le 19 février 2022, Lirwana Abdourahamane a requinqué les troupes de son client. L’avocat attend de la Cour d’Abuja qu’elle fasse « cesser les violations des droits humains en rétablissant les résultats issus de l’expression de la volonté des citoyens et des citoyennes nigériens qui ont honoré son Excellence Monsieur Mahamane Ousmane en l’élisant comme Président de la République à l’issue du second tour des élections présidentielles du 21 février 2021 dans un délai de 3 mois à compter de la notification de la décision à l’État du Niger. » Rien que ça. « Quand on va à un procès, c’est toujours dans l’espoir de le remporter », renchérit Djibrilla Baré Maïnassara, candidat à l’élection présidentielle 2020-2021 et soutien inconditionnel de Mahamane Ousmane. Notons que les débats ont eu lieu, le délibéré est attendu ce 31 mai 2022. Il ne fait aucun doute que cette date renferme en elle l’ultime espoir des leaders de l’opposition politique. En cas de verdict défavorable, Mahamane Ousmane, Djibrilla Baré Maïnassara et leurs compagnons de combat, n’auront d’autre choix que de faire le deuil d’une victoire qu’ils ne cessent de réclamer à cor et à cri depuis plus d’une année maintenant. Seulement, les adversaires de Bazoum Mohamed ne sont pas près d’envisager une telle hypothèse. Après le 31 mai 2022, sur quelle scène ce pugilat politique va-t-il continuer ?