Nous sommes choqués et affligés d’entendre les partisans du régime de la Renaissance chanter à tue-tête que l’ancien président Issoufou Mahamadou a modernisé le pays en construisant des infrastructures modernes dans toutes les régions du pays.
Il a construit des routes et des ‘’échangeurs’’, des infrastructures hôtelières, organisé de rencontres internationales haut de gamme, bref, il a changé qualitativement le look des différentes capitales régionales du pays en les dotant d’infrastructures adéquates, etc., qu’aucun autre dirigeant avant lui n’a pu réaliser.
Dans l’énumération des réalisations d’Issoufou, ses thuriféraires occultent délibérément les investissements contreproductifs, les nombreux éléphants blancs comme le fameux train de ‘’Bolloré’’, qui a sifflé une seule fois ou encore la centrale thermique de ‘’Gorou-Banda’’, qui n’a, hélas, pas sorti même la capitale de l’obscurité.
Dès qu’il y a des soucis d’approvisionnement avec le géant voisin nigérian, Niamey renoue avec les délestages interminables.
Dans le comportement des Renaissants, c’est surtout cette propension à la comparaison avec les gouvernants précédents à laquelle ils s’adonnent qui est irritante.
Elle ne se justifie pas pour plusieurs raisons : d’abord, ce n’est pas le président qui a sorti de l’argent de sa poche pour réaliser les infrastructures chantées.
Les réalisations sont faites sur fonds propres de l’Etat, qui ne lui appartiennent pas, ou sur la base de prêts et dons extérieurs. En tant que président, il a juste défini les secteurs et les endroits où les investissements doivent être faits au profit des populations.
Deuxième remarque, qui est le plus souvent occultée mais qui fausse les comparaisons, c’est la différence des contextes d’un régime à autre.
Chercher à comparer les réalisations du régime de la première République ou même celles de la décrispation du regretté président Ali Saibou à celles d’aujourd’hui, c’est faire preuve tout simplement de mauvaise foi manifeste.
Les capacités de mobilisation des ressources internes comme extérieures grâce auxquelles les infrastructures sont réalisées ne sont pas les mêmes.
La seule comparaison honnête qu’il est possible d’établir entre les régimes qui se sont succédés, c’est peut-être sur le plan du respect de l’orthodoxie en matière de gestion des affaires publiques et le sens du patriotisme.
De ce point de vue, les dirigeants des régimes précédents dament largement le pion à ces Renaissants voraces et indifférents à la misère crasse dans laquelle végètent les populations du fait justement de leur mauvaise gestion du pays.