En visite dans notre pays du 02 au 03 mai dernier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu chez Issoufou Mahamadou. À l’issue de cet entretien, l’on a appris que le patron de l’ONU a désigné l’ancien président nigérien pour diriger une équipe de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel. Cinq (05) mois plus tard, Issoufou Mahamadou est attendu ce 22 septembre 2022 pour restituer son rapport en marge de la 77è session de l’assemblée générale des Nations Unies à New-York. Pour rappel, l’ex chef de l’État s’est entouré d’une équipe de hauts diplomates internationaux et de gradés africains triés sur le volet. Il est indéniable que le premier responsable de l’ONU s’est trompé dans son choix. Antonio Guterres a commis une erreur de casting en plaçant Issoufou Mahamadou à la tête du panel. Ce dernier n’a jamais fait ses épreuves dans la recherche de solutions aux problèmes de l’insécurité ni dans son pays, encore moins au Sahel. Quant au développement, les deux mandats d’Issoufou Mahamadou n’ont rien apporté aux Nigériens dans ce domaine. Antonio Guterres est certainement au courant du scandale des malversations présumées au ministère nigérien de la Défense nationale. De 76.135.383.473 FCFA, le montant des préjudices causés au Trésor public a été ramené à quelque à 18.127.248.606 FCFA. Cette différence abyssale est la conséquence des coups de burin dans le rapport de l’Inspection Générale des Armées et de la Gendarmerie Nationale (IGAGN) afin d’offrir une porte de sortie à la clientèle politique du régime épinglée dans cette affaire.
Sous Issoufou Mahamadou, les fonds alloués aux équipements militaires, en très grande partie, ont fait le bonheur des hommes d’affaires proches du régime et autres hauts commis civils et militaires. C’est durant le règne d’Issoufou Mahamadou que l’armée nigérienne a subi les attaques les plus meurtrières de toute son histoire : Inatès, Chinagodrar et d’autres localités. Ces revers sont, dans une certaine mesure, imputables à l’ancien président de la République. « Au Niger, l’armée affaiblie par la paranoïa de son président », écrit l’ancien diplomatie français Laurent Bigot dans une tribune parue en 2016 qui a profondément mis mal à l’aise le pouvoir de Niamey. « Si le budget de la défense a été multiplié par quinze, celui du patrimoine de certains l’a été par un facteur au moins équivalent », souligne Laurent Bigot pour montrer à quel point le régime d’Issoufou Mahamadou a fait main basse sur les fonds destinés à lutter contre l’insécurité. Il est évident qu’Antonio Guterres n’a pas misé sur la bonne personne pour établir un rapport sur la sécurité et le développement au Sahel. Issoufou Mahamadou n’est pas indiqué pour ce job.