On connaît tous l’histoire du mendiant assis sur une caisse d’or. Le miséreux a passé l’essentiel de sa vie au-dessus d’une richesse dont il n’a jamais soupçonné l’existence. De cette parabole, on peut en tirer plusieurs morales. Il y a aussi une allégorie qui vient à l’esprit, celle d’une Afrique extrêmement riche de ses ressources naturelles, mais dont les habitants vivotent dans une misère inénarrable.
Tous les indicateurs sociaux et macroéconomiques restituent une réalité affligeante. Le constat est sans appel : ‘’En 30 ans, le nombre de pauvres a été multiplié par 2 en Afrique, l’indice de développement humain(IDH) de la plupart des pays africains est inférieur à 0,5 et 0,4 pour les pays du Sahel pendant que la moyenne mondiale est à 0,7 voire 0,9 pour les pays industrialisés’’. C’est le lieu de souligner un paradoxe, à savoir que l’Afrique est pauvre seulement pour ses populations. Le reste du monde, l’Occident en tête, profite du continent noir. ‘’De 30 à 60 milliards de dollars sont ponctionnés chaque année du continent, selon les calculs d’un groupe de réflexion parrainé en 2015 par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Commission de l’Union africaine, autour de l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki’’, note Léonce Ndikumana, professeur d’économie. Le pillage des richesses de notre continent par les pays dits développés n’est pas un mythe. C’est une réalité.
Récemment, le président Félix Tshisekedi s’est exprimé en faveur de la révision du contrat minier conclu en 2008 avec la Chine par son prédécesseur Joseph Kabila afin de “garantir les intérêts” de la République démocratique du Congo (RDC). Kinshasa parle d’une « impérieuse nécessité ». Ce qui se passe en RDC est loin d’être un cas isolé. La Banque Mondiale n’a de cesse de souligner le « déséquilibre entre les grands investisseurs de l’industrie extractive et les États africains ». La défaillance de compétences des institutions publiques dans la négociation de contrats équilibrés et l’absence de réformes efficaces sont en grande partie à l’origine de ces gros manques à gagner pour les pays africains relativement aux industries extractives.