« Après s’être assuré de sa réélection dès le premier tour en mars 2021, le président béninois Patrice Talon a entrepris d’achever la démocratie dans son pays à coups de canif dans les libertés individuelles et collectives ainsi que la condamnation à de lourdes peines de ses adversaires politiques », lit-on dans un article particulièrement critique envers le chef de l’État du Bénin. Il est évident que dans ce pays, les adversaires du régime en place n’ont d’autre choix que de faire profil bas en attendant de jours meilleurs. L’opposante Reckya Madougou purge une peine de vingt (20)) ans de prison pour ‘’financement du terrorisme’’.
Ces mois-ci, Patrice Talon fait face à des soucis nettement plus préoccupants que de surveiller les opposants et autres acteurs de la société civile. Le locataire du Palais de la Marina est confronté à un défi sécuritaire de plus en plus grand. « À vingt-quatre heures d’intervalle, deux nouvelles attaques ont endeuillé le nord du Bénin. Lundi 1er mai, vers 23 heures, la première s’est déroulée dans le village de Kaobagou (commune de Kérou, département de l’Atacora). Selon plusieurs sources, des individus armés non identifiés ont fait irruption dans une ferme à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso. Une centaine d’hommes sont arrivés, en grande partie sur des motos, et se sont scindés en plusieurs petits groupes. Quinze villageois ont été égorgés. Un des corps ayant été piégé avec une bombe artisanale, deux autres personnes ont trouvé la mort », rapporte la presse. Patrice Talon en est bien conscient, les djihadistes sont une réelle menace pour son pays et son peuple. En visite officielle à Cotonou les 14 et 15 avril, le président rwandais, Paul Kagame, a rencontré son homologue béninois Patrice Talon, avec lequel, il a longuement échangé sur un soutien militaire face aux djihadistes débordant sur la frontière nord du pays d’Afrique de l’Ouest depuis le Burkina Faso. « Nous sommes prêts à travailler avec le Bénin pour prévenir tout ce qui se peut produire dans la zone autour de ses frontières. Il n’y aura pas de limite dans ce qui sera accompli ensemble pour les défis sécuritaires qui s’imposent », a déclaré l’homme fort de Kigali. « Nous irons le plus loin possible si c’est nécessaire. […] Le Bénin est confronté à l’insécurité qui descend du Sahel et la menace est réelle au nord du Bénin », a pour sa part dit le président béninois. Ce dernier a une priorité bien définie : ‘’encaisser les attaques djihadistes et prévenir l’installation de ces groupes dans le tissu social béninois’’. Saura-t-il le faire ? Seul le temps le dira.